Cabinet du médecin traitant. Une grosseur nouvelle au bas de mon sein gauche m’a fait franchir la porte du vachard de service (dixit tout le village, qui n’a pas d’autre option).
Allongée sur la table, ma poitrine palpée par la main de l’expert.
« Tout va bien, Natacha », dit l’homme vertical (il m’a connue bébé) « rien qui soit inquiétant ». Suspension – bascule insaisissable.
La paume bien à plat repose, oublieuse, sur le sein vérifié, tandis que le docteur devise étourdiment, de pluie et du beau temps.
Mains de l’autorité, mains gantées de velours, mains si sûres de vous qui connaissez d’instinct ma soif de soumission, mains que je voudrais mordre et lèche en frétillant ; main d’homme désirant, je suis ton chien servile. Nous chions de concert sur notre dignité.
je comprends mieux la question sur la durée… très fort texte, et qui renvoie à ce que dénonce si souvent Martin Winckler
Mais alors ? Rien d’inquiétant ou mammographie ? On s’inquiète pour toi.
Rien d’inquiétant ! 🙂
L’homme vertical de maître : tellement parlant. En quelques paragraphes et phrases tout est là. La brièveté concentre tout. Coup de poing ! Merci.
« nous chions de concert sur notre dignité »
comme si la dignité avait préséance sur l’humanité
Brigitte, je n’ai pas compris votre commentaire. Pouvez vous préciser ?
Merci de m’épargner à l’avenir vos commentaires lapidaires, non constructifs, et dépourvus de bienveillance.