seize seize heures seize heures mercredi seize heures mercredi je seize heures mercredi je franchis seize heures mercredi je franchis le seuil seize heures mercredi je franchis le seuil de la maison seize heures mercredi je franchis le seuil de la maison de retraite seize heures mercredi je franchis le seuil de la maison de retraite Notre-Dame seize heures mercredi je franchis le seuil de la maison de retraite Notre-Dame qui surplombe seize heures mercredi je franchis le seuil de la maison de retraite Notre-Dame qui surplombe l’océan comme chaque mercredi
et et comme et comme chaque et comme chaque mercredi et comme chaque mercredi l’odeur et comme chaque mercredi l’odeur de lait et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend à la gorge et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend à la gorge jusqu’à et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend à la gorge jusqu’à me poursuivre et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend à la gorge jusqu’à me poursuivre dans l’escalier et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend à la gorge jusqu’à me poursuivre dans l’escalier qui conduit et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend à la gorge jusqu’à me poursuivre dans l’escalier qui conduit à la chambre et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend à la gorge jusqu’à me poursuivre dans l’escalier qui conduit à la chambre de tante et comme chaque mercredi l’odeur de lait et d’urine caillés me prend à la gorge jusqu’à me poursuivre dans l’escalier qui conduit à la chambre de tante Marie-Thérèse morte en vie
morte en vie morte en vie assise morte en vie assise droite morte en vie assise droite sur le lit morte en vie assise droite sur le lit à fleurs morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment où j’entre morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment où j’entre dans la chambre morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment où j’entre dans la chambre et à cet instant-là morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment où j’entre dans la chambre et à cet instant-là elle ne peut morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment où j’entre dans la chambre et à cet instant-là elle ne peut que regarder morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment où j’entre dans la chambre et à cet instant-là elle ne peut que regarder les contrevents rouges morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment où j’entre dans la chambre et à cet instant-là elle ne peut que regarder les contrevents rouges ouverts morte en vie assise droite sur le lit à fleurs et les bris de biscuits sur sa jupe blanche elle ressemble à une communiante au moment où j’entre dans la chambre et à cet instant-là elle ne peut que regarder les contrevents rouges ouverts à l’espagnolette de ses yeux d’oiselle
de ses yeux d’oiselle de ses yeux d’oiselle aux pattes de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore attention fragile de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore attention fragile qu’une fois encore de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore attention fragile qu’une fois encore je la pose de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore attention fragile qu’une fois encore je la pose sur le rebord de la fenêtre de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore attention fragile qu’une fois encore je la pose sur le rebord de la fenêtre juste de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore attention fragile qu’une fois encore je la pose sur le rebord de la fenêtre juste pour qu’elle étende de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore attention fragile qu’une fois encore je la pose sur le rebord de la fenêtre juste pour qu’elle étende ses jambes de ses yeux d’oiselle aux pattes engluées dans la boue de la mémoire où elle n’en finit plus de rejoindre son fiancé Henri mort à la Grande Guerre tandis qu’elle n’en finit pas non plus de patienter au-dessus de la salle commune où j’entends les autres pensionnaires tous les autres pensionnaires comme s’ébrouant à la fin d’un jeu et d’espérer qu’une fois encore attention fragile qu’une fois encore je la pose sur le rebord de la fenêtre juste pour qu’elle étende ses jambes au-dessus de l’océan
Vannes 16 septembre – 17 septembre 2019
Xavier Guesnu
D’abord le contexte de ma lecture : je suis très enrhumée, j’ai mal au dos je me sens engluée dans la boue, zéro de QI donc pas envie de lire, et puis Bing je tombe sur votre texte ! je tiens à le dire je suis toujours enrhumée j’ai toujours mal au dos (faut quand même pas trop rêver …) mais j’ai pas pu le lâcher ce texte, je le trouve génial ce texte, alors merci de ce texte !!!
Merci est peut-être un mot trop court ! Bon maintenant que je me sens un peu autonome dans mon imaginaire, je vais enfin aller regarder les autres textes (ou plutôt les textes des autres) !
On aimerait l’entendre, à voix haute.
Je retournerais comme ça à mes premiers amours, le théâtre.
Texte envoûtant, leitmotivs qui gagnent en intensité au fur et à mesure de la lecture, et quelle belle fin…les jambes au dessus de l’océan. J’aime beaucoup.
Merci pour ce partage !
Beau texte, où la dimension sonore est, me semble-t-il, fondamentale. Merci pour ces lames et ces rouleaux à la mélancolie d’équinoxe.
Merci. Votre retour m’encourage !
J’aime beaucoup ce texte lancinant, ce qui s’y dépose à chaque vague, s’incarne, sédimente. Et l’enjambée finale. En effet, j’aurais grand plaisir à l’entendre.
Merci beaucoup. Je suis très touché. Je vais essayer de le lire à haute voix, si je peux publier le fichier audio sur le site.
Ce serait génial !
Texte à entendre, bien sûr et à regarder aussi, comme un dégradé.
Merci, je suis touché.
Quel texte! c’est le bégaiement de la langue comme disait Gilles Deleuze. Très beau, bravo, étant donné la proposition qui n’était pas du tout facile, enfin c’est ce que j’ai ressenti (pas facile d’en faire vraiment quelque chose).