La mort est passée hallucinations auditives et visuelles Non réalités autres voix fortes entendues odeurs d’herbe coupée et de civet éclats de rires durant plusieurs années un hameau dans l’Ariège le séjour bref chaque été avec les parents chez de vieux cousins Pauline et Zéphirin dit Zéphir comme le vent léger malgré sa large carrure dès l’arrivée par les parfums sortant de la fenêtre nous savions que le repas comporterait le saucisson maison la salade du jardin le lapin en civet les pommes de terre rissolées la tomme très odorante de Bethmale et la tarte aux prunes d’ailleurs c’était le même chaque année sans surprise ni déception l’accent occitan rocailleux de Zéphir les souvenirs de ma mère venue se réfugier dans ce hameau pendant la seconde guerre les odeurs d’herbe sèche les deux vaches à l’étable sur le côté de la maison l’escalier de bois qui craque comme les vieux os des occupants la rampe large et arrondie et l’envie de s’y lover la maison caverne sombre et lumineuse hâvre de paix et repère de jeux de brigands au flanc de la montagne les odeurs mêlées de cire et de plats cuisinés les voix sonores les paniers en osier fabriqués l’hiver qui auraient pu recueillir Moise le buffet en bois foncé et verni repère d’assiettes bols verres plats et victuailles innombrables les bonbons à la menthe dans le premier tiroir la grande table avec sa toile cirée à fleurs figées le dessus de lit blanc au crochet un jour tu avais volontairement fait un petit trou pour voir ce qui allait se passer la commode avec les photos du frère au bras emporté à la guerre le parquet bavard la fenêtre sur la rue les voisins d’en face le banc de pierre immuable les récits de pêche à la truite fabuleux les récits de longues marches en montagne le jardin potager le passage par le grenier pour y accéder plus rapidement les jeux dans la paille le réconfort profond ressenti à chaque rencontre l’intensité de vie la simplicité des échanges tout est là temps non linéaire voix fortes entendues odeurs d’herbe coupée et de civet éclats de rires permanence dans l’impermanence .
Tout commence comme une histoire avec ses personnages, ses scènes de vie… et puis les images sont tellement là qu’elles finissent par prendre le pas sur l’histoire, chacune devient à elle seule une histoire ! Elles donnent envie de peindre toutes ces images ! Merci à vous.
Votre lecture donne de l’élan à mon texte. Merci beaucoup