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# 01 En juin de cette année 19…, en face une silhouette devant un mur de 4 mètres de long et 4 mètres de haut, la pièce est légèrement trapézoïdale, la silhouette passe devant une carte du monde épinglée.

Mois de juin : 3 tasses de thé et une théière sont posées devant une plante grasse sur une table en bambou ; en bas dans le vallon une radio émet toute la nuit : les paroles sont inaudibles, mais de temps en temps, on devine une chanson en italien.

Fin juin : un poste de télévision envoie des éclats de lumière à intervalles régulier.  Les lampadaires des rues sont encore allumés, mais à minuit, ils s’éteignent, la rue est subitement dans l’obscurité.

Un jour de juin : un long couloir distribue les pièces, toutes sont moquettées, du velours au mur. Une table, quelques chaises, des commodes. L’atmosphère est bleutée. Des verres à pied, des coupelles de fruits sont posées sur une table. Plusieurs éventails avec des reproductions d’Hokusai ; Un Mah Jong dont les pièces sont dispersées : nord, sud, orchidée, printemps, bambou.

23 juin 19… Une salle bain, une baignoire en émail, l’eau coule, de la mousse apparait. Une voix chante une rengaine connue. L’air est lourd en ce début juin 19…

Juin : Un vélo, des cadavres d’ordinateur, des jerricans, une armoire, des boites, des cartons, empilés, des livres, des chaises pliées contre le mur, une table à repasser, un carton de veilles photos, des instruments de musique : guitare, cymbales, maracas, synthétiseur.

# 02

Il vient soit chercher quelque chose – soit déposer une offrande, il vient, juste avec ses paroles, il a un petit sac en toile de jute qui symbolise les paroles, il vient les voir : il s’arrête d’abord dans la cour centrale, et poursuit son rituel, il va voir chacun et pose le petit sac à palabre sur la table. Ils lui donnent quelque chose : ils troquent – quelqu’un lui donne un vêtement, l’autre un journal en échange ils parlent, depuis des mois il fait sa tournée chaque samedi. Ils parlent, ils parlent longtemps : il ramasse son sac à palabre et part ailleurs. Aujourd’hui il a pris son instrument de musique. Ils en viennent à lui parler de ceux qui habitaient ici, dont on a plus entendu parler. Certains n’ont pas le temps, mais en sortant ils le saluent. L’homme de passage est l’homme à parole, l’homme à musique.

Elle a reçu, elle a pris la couleur des choses déposées : les ombres des potirons, les boites, les pots de verre emplis de céréales, de légumes séchés de champignons, de lentilles, toutes les couleurs reflétées sur les murs ; cuisine-agrément, les cuisines sont vendues, à travers les spots télé, combien de cuisines possible, choisir des plaques infrarouges, ou le gaz, ou la plaque électrique ? Éviter le four à micro ondes : Il est la cause de douleur articulaire – la cuisine est en longueur, il faut des tables étroites, celles-ci avec des paniers, o appelle cela une desserte ; le dessus est en carreaux de céramique blancs, un fil de fer tendu entre les équerre de l’étagère, c’est pratique pour accrocher un dessin, des fleurs séchées le calendrier et des meubles de récup peint en bleu lavande pour les pots d’épices. Voilà, en rentrant, il faut que ça donne envie de cuisiner, il fut des boites et pots e verre transparent, enlever tous les conditionnements, mettre en pot. Rentrer dans la cuisine et avoir envie de cuisiner. Depuis la première idée de cuisine, il a fallu composer avec l’existant et les choix se sont simplifiés. Une cuisine des années 60, elle n’a pas bougé, les carreaux jaune paille maintenant vintage. La cuisine high tech, non, une cuisine de campagne finalement.

# 04

Des carreaux avec dessins clairs foncés une alternance, les carreaux font des fleurs, le murs blanchis en marchant les carreaux défient les motifs reviennent les talons frappent à terre, le mur arrive blanc, des crevasses en les carreaux les talons qui frappent le sol pendant la marche. Les carreaux disparaissent, un sol gris veinés comme du marbre, une peu vernis légèrement brillant, un sol en terre battue, des murs sombres, des carreaux de céramiques, avec des motifs en forme de trèfles à quatre feuilles, des murs jaune paille délavés.

#05

Dans une boite d’archives, une liasse de photos étaient mélangées à des lettres et des documents administratifs, des factures, les photos avaient encore le bord canelés des photos anciennes. Il y avait 120 photos de 10 cm sur 8 cm. Dans un premier temps on cherchait une vue d’ensemble, du lieu qu’elle représentait. Il fallait un temps avant d comprendre qu’elle représentées vue partielle du même endroit. Ici, le cours d’eau un talus et un pont, un pont en ciment et une voie ferrée. Les bâtiments commencent à apparaitre. Les toits en tuile et pentus attendent la neige. Le ciel est plombé, elle ne semble pas loin. Le cliché a quelque chose d’hivernal, le bâtiment était conçu autour d’une cour, les fenêtres donnaient sur cette coure : une des photos est prise d’une fenêtre, on voit la cour et les une partie des fenêtres d’en face ; les autres fenêtres au sud nord donnent sur les montagnes, le bâtiment est excentré par rapport au village. Dedans la cour il y a une charrette, des caisses en bois. Une autre photo montre une route bordée de platanes et un cours d’eau. Les grandes masses d’ombre des arbres et la surface scintillante de l’eau.

#06

Comme Don Quichotte, il avait un fier destrier, il avait libéré, dit-on, une cité entière des ennemis du Nord. Il était grand blond, des yeux bleu lavande. Il avait parait-il découvert une ile jadis dans le Pacifique, il collectionnait tout ce qui se rattachait à l’univers marin et aux peuples vivant dans ses îles : masques, sextant de navigation, boussole, lances, cannes. Il se faisait appeler le Capitaine, il avait une voix de stentor. Il aurait aussi servi dans la marine anglaise et descendrait en ligne directe d’un Timoléon d’Espinays de Saint Luc, maréchal de France. Son appartement donnait sur la cour, il était traversant et aujourd’hui la fenêtre donnait sur les crêtes déchiquetée et aride du sud de la France. Curieusement, il avait gardé un accent anglais.

On l’appelle le Capitaine, à cause de sa casquette bleu marine vissée sur sa tête. Il est trapu, il travaillait au village, maintenant il est comme en pension, quelqu’un lui amène ses plats, il sort tous les jours va au troquet tôt le matin comme les marins, il boit tout de suite de quoi se réchauffer.

Celui qu’elle a épousé a été bannit de la cour : elle est roturière et anglaise de surcroit, il a dû renoncer à la couronne, on dit qu’il ne remit jamais les pieds dans sa patrie d’origine, on les voit sortant bras dessus bras dessous, toujours bien mis, une voiture les attend parfois dans la cour : elle contraste avec l’immeuble, c’est une voiture américaine très confortable au luxe discret. Les malles sont entassées, tôt le matin, ils disparaissent des semaines durant sans que personne n’en sache plus. Un parfum de mystère les enveloppe, ils semblent avoir bâti une forteresse dans la forteresse. Ils semblent même marcher dans un halo de brouillard, rendant leurs gestes plus lents et le bruit de leurs pas étouffés. Ils saluent tout le monde d’un léger hochement de tête.

Ici sur la plaque on lit monsieur et madame Dumont -Lilas, certes, une Américaine s’arrête dans la cour, mais elle attend le monsieur de 99 ans pour une promenade les 10 du mois. La fille de ce monsieur a épousé le président de l’association des voitures anciennes du chef-lieu. Les dix de chaque mois il emmène monsieur de 99 ans visiter On a pu voir des malles entassées au petit matin, on a dû confondre, ce jour-là il y avait du brouillard et du givre. Les autres jours, les 10 du mois, on n’a rien vu. La voiture est passée inaperçu. On ne connait pas la fille mariée au président du club.

Madame Jacqueline, madame Matou, et madame E. elles se rencontraient toujours dans le salon dans ce salon, les colonnes ne possédaient pas de poutis en stuc ni de dorure, mais une bergère et des meubles style Louis…, je n’ai rien vu de style Empire, aucune référence à l’Empereur, donc aucun sacre en perspective, les journées où elles se rencontraient. Bridge interminable ? ragots perpétrés ? A priori rien de cela, parlaient-elles du roi, elles parlaient des rois et des reines, aperçu dans Jour de France, elles étaient vielle France comme on dit, la plus jeune, Jacqueline trônait dans la cuisine, comme une madone de salon, allait chercher quelque chose, ou restait là à les écouter ; les jeux de miroirs, les œuvres au murs faisant penser aux Velázquez, aux Rembrandt, des jeux de perspective renvoyant à a la rationalité : Velázquez, au bouquet de Renoir, (les bouquets) des bouquets à profusion, le peintre ici aimait les impressionnistes. Elle jouait donc un air de Debussy dans ces dialogues. 

Jacqueline habite en ville, dans un appartement sombre, en centre-ville, elle est institutrice, ou secrétaire au ministère. Matou ne s’est jamais mariée, elle arrivée avec un homme – un médecin. Un jour on en a plus entendu parler, il a disparu. Le médecin de famille devait en savoir quelque chose, ça se sentait mais serment d’Hippocrate oblige… Quand E, elle est revenue ici, quelque temp.  

#07

Répertoire de noms

Yvan Divon , Psychanalyste

M Lilevich Mardoché, Professeur d’histoire géo

Charles Dumont, Secrétaire d’état

Jean Issoire, Notaire

Madame Utrecht et ses sœurs Alba, Cassandra,, Héritière

Pierre-Yves Lamotte, architecte

Suzanne Deslilas, La concierge

André Charon, Libraire – Voyageur, a commencé sa carrière en empruntant la route du Ziz, dans le Haut atlas, en tant que cartographe

Le représentant et sa femme, Monsieur Neschastel et sa femme Madame Ursula Neschastel

Les Lavillières, Un couple

Marie Coumba Waly Diaye mariée avec Eugène P.

Constance Adélaïde, petite fille de Marie Coumba, cousine de Cassandra Utrecht.

Une voyante cartomancienne, Philomèna de la Ni̴̴̴na

Le diplomate et sa femme, Edwin et Paquita Marshall

Le peintre, Edouard Meninsieux

Mohamed H, Boulanger

Rick Lagrange, Ancien clochard, artiste, travaille sur les chantiers

Hippolyte, Chanteur des rues

Adèle et Georges Lagarde, Merciers

Lucienne et Jean Patson, Cordonnier et maraichère

D’où viennent-ils, Cohorte informe venue du passé ou fantômes ?

#8 Les histoires : certains ont leurs souvenirs, certains les ont connus depuis longtemps les années s’empilent certains gardent une partie des fondations, par exemple, le libraire André Charon. Les murs de son appartement sont tendus de tissus fins vieux rose. Il y a la vague d’Hokusai, et en écho une encyclopédie sur l’art et l’histoire de Chine, une vielle édition. Il collectionne les éditions sur Hokusaï. Philoména de la Nina vient souvent boire le thé chez le monsieur. Elle vient les jeudis avec sa Constance Adélaïde, une cousine de Cassandra Utrecht.  Elle a bien sur voulu lui tirer les cartes. Il a servi le thé sur la table des mandarines. Il est actif, il a passé un moment à tout archiver, il a donné beaucoup de livres il ne garde que les éditions anciennes, il a étudié le chinois – il travaillait à la Messagerie Hachette. Philoména voudrait savoir d’où vient sa passion pour la Chine. Il lui raconte ses voyages, la Grande Muraille, la cité interdite dans les années 1950. C’est l‘époque de Mao, son passé de cartographe dans le Haut-Atlas.

Edouard Meninsieux reçoit chez lui modèles et curieux, acheteurs et collectionneurs. Il reçoit un jour par courrier une invitation à exposer dans un pays étranger. Il est décidé à répondre à l’invitation. Il commence à penser au thème de cette exposition. Puis il achète du matériel pour réaliser des moulages et travaillent frénétiquement. Il investit de l’argent, il réalise ensuite, qu’il ne peut plus voyager. Il a passé longtemps à travailler la sculpture. L’heure du voyage est passée. Les visiteurs ne viennent plus le voir. Son appartement est devenu un atelier de sculpteur. Des bustes des figures animales entrelacées peuplent son appartement. Le soir, les ombres des créatures se projettent sur les murs. Ils passent au milieu d’elles et il s’aperçoit qu’il a créé un peuple. Il nomme le continent, invente une géographie. Il sort de moins en moins. Les créatures prennent vie chaque soir sur les murs, il vit au milieu d’un théâtre d’ombre. Meninsieux tient un journal. Dans ce journal il raconte comment il a vécu avant, comment il a rencontré Sophia, comment elle a disparu.

Monsieur Neschastel est représentant de commerce multi carte. Il a un catalogue de produit dans un domaine précis. Il vend de la papeterie et des produits pour les peintres. C’est comme cela qu’il a rencontré Méninssieux. Meninssieux venait au magasin, puis Neschastel est venu le voir chaque mois.

Madame Utrecht et ses deux sœurs ont une entreprise de construction. Elles ont repris l’affaire de leur oncle. Elles rencontrent Madame Deslilas tous les matins. Elles ont construit dans d’autres pays, des personnes de leur famille viennent les voir : un écrivain, un cousin…

# 9 – 10 Hier, elles ont appris qu’on cherchait Monsieur T ; le propriétaire du 4éme (aile nord du quadrilatère) Sa voiture a été retrouvé à 100 kilomètres, dans la voiture, il y avait le programme des concerts du mois dans la région.

Une couverture de brouillard enveloppait la voiture. On avait l’impression de rouler dans un moment du passé, enveloppé de silence, c’était rouler depuis si longtemps, vers un but inconnu, la route prise il y a quarante ans était la même en quelque sorte que celle-ci. Comme de cela devait s’exprimer enfin un évènement, c’est pour cela, que l’enquêteur était ouvert au moindre signe, au moindre micro-évènement. L’enquêteur voulait refaire exactement tous les trajets, c’est pour cela qu’il a reconstitué l’emploi du temps du disparu, est venu chaque locataire ou propriétaire des appartements.

Chez les Neschastels, il a passé une bonne demi-après-midi dans cet appartement de haut fonctionnaire. Sur les tables des photos de personnages politiques importants, par exemple, une photo de Nasser, du barrage du Malpasset, sur une table basse en bois de teke, des fauteuils en cuir. Il va ensuite rendre visite à Andrew Whyslo travaille au développement de robots utilisant l’intelligence artificielle. Andrew voyage beaucoup il se rend souvent dans la Silicon Valley. L’enquêteur va voir ce couple, ils sont rencontrés sur un site internet, lui travaiille dans le renseignement, dans la sécurité … sa compagne a un passetemps : l’écriture, elle lui raconte ce qu’elle écrit l’histoire d’un couple traversant les âges de l’humanité : de l’invention du feu à l’invention de la bombe atomique, une histoire basée sur le Reamker, le Maharabatha cambodgien.  

# 11 – 12

Des images et des signes

Images : l’épopée du Reamker ; l’attaque de l’armée des singes gravures ; dessins des masques khmers à la plume (anonyme) ; des paysages industriels (album de photos du 20ème siècle) ; des peintures d’Hokusai ; les cartes du tarot : la Maison-dieu, l’Hermite, l’Impératrice ; des cartes géographiques de la Silicon Valley ; les tableaux de Meninssieux : une fresque géante de l’histoire du monde et des scènes de combats ; des photos du Haut-Atlas ; 120 photos de l’immeuble en forme de quadrilatère avec une cour.

Signes : les programmes des concerts ; les notes du libraire André Charon ; des marque-pages ; des textes écrits en chinois ; des pages arrachées d’un manuel d’apprentissage du chinois ; la règle du jeu de mahjong ; les panneaux de signalisation ; les affichages publicitaires le long de la Départementale ; les textes en haut des portraits de peintres chinois ; le texte original traduit du Reamker.

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