#LVME #7 leurs noms et leurs histoires

Ceux de 1820

la fiancée qui apporte en dot le lopin où construire la ferme : Elsa Pittet seize ans bientôt dix-sept, prépare son mariage avec le fils Sandoz qui vient avec les bêtes
le père d’Elsa, Anthelme Pittet, fier de sa fille, de la réussite qui s’annonce pour elle et ses enfants, un peu vexé de la perdre pour un Sandoz
les 2 frères dElsa, Thomas Pittet et Rudi Pittet, un des deux reprendra la ferme du père, l’aîné comme de juste, mais souvent la bagarre éclate entre eux, ils sont tous les deux envieux de leur sœur. 
la mère d’Elsa, Maria dite Augusta Pittet née Acker, la famille Acker vit loin elle n’a pas vu sa mère depuis presque trois ans et s’en inquiète
le fiancé d’Elsa, Albin Sandoz, dix-neuf ans, prépare son mariage avec Elsa, c’est un bon travailleur qui sait s’organiser — il ne veut pas lâcher la chance de marier une fille qui apporte un terrain.
le père d’Albin, Abraham Sandoz, un homme sombre, aux larges mains, de toujours il est du village, il sait les dangers des mariages et se méfie, marier son gars à une Pittet… mais le terrain et la ferme feront la fortune de son fils le plus jeune, cela vaut bien de se taire sur les vieilles histoires.
la mère du fiancé, Catherine Marie Sandoz née Moudon dite LaKa, femme de caractère, Elsa lui ressemble, ses cheveux tressés et enroulés sur la tête montrent qu’elle a assez de temps pour la coiffure, une manière de hiérarchie dans le village.
le nom d’un valet de ferme, 13 ans, Antonin (Tonin) Bourgelat, il est là pour apprendre, mais préfère dénicher les nids et éviter le travail, il est malin pour faire croire le contraire, il est cousin avec Paulina, leurs mères, deux sœurs, Justine et Rose, la lui ont confiée.
le nom d’un fille de ferme, 8 ans, Paulina Rego travaille trop pour une enfant de son âge, elle est maigre et grandit peu.
le nom des alpinistes qui ouvrent la voie du Sommet de l’Aigle, une équipe de 4 en deux groupes Robert Sanglard et Peter Zweiss//Antonietta Keller et Jean-Bart Dalpiaz. Un combat de vitesse est engagé entre eux.
les porteurs de l’expédition, deux frères Francis et Lucien Grütli, ils ont 20 ans et portent depuis leurs 12 ans, ce sont des forces de la nature, endurants et économes,

Ceux de 1906

le nom du pyromane Ovide Marchand, alcoolique un peu fou depuis son veuvage
le nom de celui qui a donné l’alerte, Hippolyte Kremer, voisin d’Ovide, il est chez lui quand le feu fait exploser les fenêtres et embrase sa grange. 
le nom des enfants d’Ovide Marchand, deux garçons Joseph et Tonio et deux filles Jeanne et Maria. 
le nom de leur mère, morte à la naissance de la deuxième fille, la plus jeune : Dolie Marchand, née Kremer, sœur d’Hippolyte.
le nom de celle qui cuisine à la ferme sur le premier poêle moderne : Olga Tsent, une femme arrivée de nulle part qui a su se faire accepter.
le nom des morts au Sommet de l’Aigle, une cordée de 3 : le guide Octave Oggier, son ami et client Daniel Moudon, de la famille Moudon, celle de la femme Sandoz et leur porteur César Jabouille. 

Ceux des années 50 

le nom des derniers propriétaires, Denis et Claude Lavigne.
le nom d’un huissier venu pour la vente Hector Maillard, de chez Maillard et Fils, un cabinet spécialisé dans les ventes aux enchères.
le nom du maire du village Oscar Jean, chauffeur de camion, un homme capable d’écouter et de mener à bien les choix communs, connu pour un trouble de l’humeur à l’entrée de l’hiver.
le nom de l’institutrice Maria Möller qui malgré son nom enseigne parfaitement le français aux enfants de l’école.

Ceux des années 70

Le nom du maçon venu faire les travaux de force dans la maison, Lourenço Ramires, un artisan portugais qui ne cherche pas le travail, le travail vient, il travaille bien et il est fiable. On le dit au village.
le nom des nouveaux propriétaires de la maison :
celle qui s’habille devant la fenêtre après la douche Mélanie Iselé, vingt-cinq ans, en pause après des études de philosophie, sans aucune envie d’enseigner.
celle qui embrasse l’homme dans le bureau, Marguerite « comme une fleur » dit-elle quand elle se présente et on n’entend pas son nom de famille.
l’homme qui embrasse Marguerite, Sven Dickson, un danois ou un suédois qui rit fort.
leurs amis :
l’homme qui fume dans la cour avant de rentrer mettre la table Ricardo Greco, un italien qui fait le tour du monde, il va passer la saison à aider pour les travaux contre le gîte et le couvert.
celle qui attend son tour pour la douche, Jenny Gentet, vingt ans, elle est arrivée en suivant Sven, mais maintenant il est avec Marguerite. L’amour est libre !
Solange Labry la fille de seize ans qui demande à ce qu’on l’appelle Sol ou Sole, elle a participé à un stage paroissial pour connaître tout un carnet de chanson, le stage vient de finir dans la ferme en travaux, c’est l’été.
Oliver Gautaz, le garçon sur le toit avec Sol, lui aussi est resté après le stage Carnet de chanson, il se demande comment ça va tourner tout ça.
Frédérique Monnier, nièce du pasteur qui organise le stage Carnet de Chanson, elle est l’amie de Sol et l’a embarquée espérant lui faire comprendre qu’elle lui plaît plus que pour être son amie, mais Sol est d’une autre planète, elle ne voit ni ne comprend rien. 
Angela Ruffoz, la femme qui va aux vaches, petite cousine de la famille Pittet, elle est chez elle dans la ferme derrière la grange héritée de son frère Marco.

A propos de Catherine Serre

CATHERINE SERRE – écrit depuis longtemps et n'importe où, des mots au son et à la vidéo, une langue rythmée et imprégnée du sonore, tentative de vivre dans ce monde désarticulé, elle publie régulièrement en revue papier et web, les lit et les remercie d'exister, réalise des poèmactions aussi souvent que nécessaire, des expoèmes alliant art visuel et mots, pour Fiestival Maelström, lance Entremet, chronique vidéo pour Faim ! festival de poésie en ligne. BLog : (en recreation - de retour en janvier ) Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCZe5OM9jhVEKLYJd4cQqbxQ

2 commentaires à propos de “#LVME #7 leurs noms et leurs histoires”

  1. En lisant ton texte on perçoit qu’une histoire est là. J’ai pris conscience que distinguer clairement les strates temporelles était un point d’appui. Merci Catherine ( mes personnages sont tous sur le devant de la scène sans perspective).

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