#LVME #09 | jardin

C’est un grand jardin. Tout le monde y passe, tout le monde s’y croise. Sur la partie plate, les gamins jouent au ballon, on leur a dit cent fois d’utiliser un ballon de mousse — ça ne fait pas de bruit — mais … En fait personne ne s’intéresse à cette histoire de ballon, plus important c’est les feuilles qui tombent, les rosiers qui repartent, le banc de bois toujours pas réparé.
Les dimanches soirs d’été, certains se retrouvent sur les bancs autour de l’ancien bac à sable comme un attachement à un souvenir du bon temps. Il parait que ce bac à sable a favorisé les rencontres de parents de gamins qui ont maintenant une vingtaine d’années. Et puis il y a eu une histoire de normes, de danger maladif. Personne n’a eu peur mais le bac à sable a été enherbé.
Les parents des gamins de maintenant qui jouent avec leur vélo à trois roues ou leurs voitures téléguidées gardent l’œil ouvert : dès que les bancs sont libres, ils s’y précipitent, sortent le pastis, des gâteaux. Vues de loin, les discussions sont véloces, peut-être fécondes.
Il s’y échange recettes de soupe aux légumes de retour du marché, gibelotte, coq au vin, informations rapides sur la fermeture de l’école en face, sur les concerts à la bibliothèque, sur la fête d’anniversaire de notre centenaire.

A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

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