#LVME #08 | Histoires de

L’histoire d’un champion de pétanque timide (où l’on se rend compte que Randry le Malgache est doté d’une intelligence hors du commun).
L’histoire d’un obus de la Seconde Guerre mondiale découvert dans la forêt par Viviane Saliès et Jean-Paul Cris (où l’on comprend que ce fait divers est essentiel dans l’histoire de l’immeuble).
L’histoire d’une absence (où l’on comprend que Valérie Vincent n’était pas qu’une fille, épouse et mère).
L’histoire de Guillaume le Conquérant et de l’arbre millénaire (où l’on se perd un peu dans les détails de l’histoire de cet immeuble).
L’histoire de l’amant invisible d’Oriane Otavio (où l’on explore la puissance de l’imagination).
L’histoire de l’arbre originel qui était à l’emplacement de l’immeuble plusieurs siècles auparavant (où l’on comprend l’existence de certains phénomènes étranges).
L’histoire de l’écrivaine qui n’a jamais écrit une ligne (où l’on comprend comment Yolanda Yann a obtenu le prix Renaudot).
L’histoire de l’effacement d’Ivan et d’Irène Imbert (où l’on se rend compte qu’on perd facilement la mémoire).
L’histoire de l’étudiant qui se nourrissait de son savoir (où l’on apprend une autre façon de cuisiner).
L’histoire de l’homme qui vivait dans ses tableaux (où l’on se doute que Walter Walberg se réfugie dans sa riche collection d’oeuvres d’art pour survivre).
L’histoire de la colère en culture de Charles Castelletti (où l’on se dit que l’âme humaine possède de multiples recoins).
L’histoire de la disparition de la famille Anderson par un jour du printemps (où l’on découvre que l’absence est un gouffre qui se referme sur lui-même).
L’histoire de la double vie de jumelles qui n’en étaient pas (où l’on découvre la double personnalité d’Émilie Élissegaray).
L’histoire de la femme qui parlait à l’oreille des chats et de la prise de pouvoir de Bucéphale (où l’on se rend compte que les chats ont cette faculté d’apparaître là où on ne les attend pas).
L’histoire de la machination de Murray (où l’on plonge dans les viles tractations d’un propriétaire terrien).
L’histoire de la petite fille de Rudolf Noureev qui collectionnait les timbres (où l’on se sent désemparé devant la singularité du monde).
L’histoire de Thérèse Tabarlet, la vieille dame qui aspirait le cerveau de ses voisins (où l’on se rend compte que l’ennemi prend parfois des traits bien singuliers).
L’histoire de Zack Ziegler, enfant surdoué, violoniste de talent, naufragé volontaire et cultivateur attentionné jusqu’à son assassinat en 1961 (où l’on apprend que les fondations de cet immeuble baignent dans le sang).
L’histoire de Quenelle, le poisson rouge philosophe (où l’on apprend qu’un poisson peut changer une vie).
L’histoire des Australiens Liam et Logan Lynagh qui viennent en France pour rêver de leur pays (où l’on se rend compte que rêver n’est pas toujours bon pour la planète).
L’histoire des clowns-sorcières (où l’on visite un monde étrange peuplé de fantômes et de zombies).
L’histoire des pâtes de coings de Paulette Paturel (où l’on comprend que le goût de l’enfance n’est pas forcément celui d’une madeleine).
L’histoire des squatteurs du 1er étage (où l’on se prend à envier la vie de ces sans domicile fixe).
L’histoire du confinement destructeur qui a causé la perte de la famille Stanković (où l’on s’interroge quant à l’effet des virus sur l’âme humaine).
L’histoire du couple Herrmann dont les langues se sont usées jusqu’à disparaître (où l’on comprend la nécessité de mesurer ses paroles).
L’histoire du lecteur abandonné qui se transforme en poussière (où l’on se confronte à l’usure du temps).
L’histoire du mirage des origines de Karim Kadiri (où l’on se demande si nos racines sont bien réelles).
L’histoire du projet ourdi par les cochons d’Inde pour envahir le monde (où l’on se rend compte que c’est peut-être le rêve d’un enfant qui aime le violoncelle).
L’histoire entièrement fictive du reblochon (où l’on n’apprend rien sur la fabrication de ce fromage).
La véritable histoire de Georges Grigorian, à l’ombre de la vie tumultueuse de Jacques Bedrossian (où l’on se dit que la copie vaut parfois mieux que l’original).

Photo de Reto Kaltbrunner sur Unsplash

A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

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