La table en Formica attendait sa visiteuse, le journal était posé dessus, les chaises vides avec leur structure en inox et leur dossier et assises en Formica marron imitant le bois attendaient elles aussi. Les éléments de la même couleur que la table entouraient l’espace. Le frigidaire blanc était lui presque à l’entrée, sur sa façade une carte d’Afrique magnétique était partiellement recouverte de petits îlots aimantés sur lesquels le nom de la capitale du pays à l’endroit ou ils étaient placés. Toutes les semaines, dans la boîte de céréales, on les cherchait. L’évier en inox brillait, sur le bord près du mur, côté robinet, était posé une éponge jaune et vert, une petite soucoupe avec un morceau de savon de Marseille à l’intérieur, sur le flanc du meuble au-dessus à la droite de l’évier, par un petit crochet ventouse, était suspendu un torchon de couleur écrue, bordée de larges lignes rouges. Tout était commun et ordinaire, mais aussi particulier et familier. Le sol était en carreau de lino bleu clair, les murs blancs, une fenêtre ouvrait le mur et si l’on regardait trente mètres plus loin à la hauteur des yeux, il y avait la voie ferrée, et l’on voyait un TGV qui allait à la Gare Montparnasse.
2 commentaires à propos de “#LVME #03 | cuisine vide”
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
et je crois la connaître (quoique les îlots aimantés et la carte ça je découvre)
On la reconnaît en effet… L’Afrique sur le frigo. Et le TGV qui clôt le texte. Merci, Laurent.