Il se pose au centre du cercle. Toujours par beau temps. Jamais quand il pleut. Régulier, à l’heure où le soleil est plein sud. Dans sa main gauche un calepin à spirale qui ne le quitte jamais, son carnet de croquis. Il patiente. Il observe. Il attend une risée sur la mer, le passage d’un milan dans le ciel, le mouvement d’une branche dans l’arbre au premier plan.
distinct ou confus
facéties de l’horizon
l’autre fait nos yeux
Sa main droite choisit un crayon, un stylo bille, une mine ou un feutre dans sa poche de poitrine. Il trace un trait, puis un autre et un autre encore. Il griffonne, revient, efface, retouche, salit d’un doigt mouillé à sa bouche. Il tourne la page, attaque un autre croquis. Et un autre encore. Et un autre ensuite. Et un autre sans cesse.
nos yeux font l’autre
paysages ennemis
amis rarement
Il est beau, ce moment suspendu, silencieux, attentif, Ugo. Merci.