À cette heure de la matinée le parking de l’immeuble est presque désert. Sans difficulté il peut garer sa Renault Mégane sur une des places, côté gauche. Une jambe d’un pantalon sombre, puis une seconde s’extraient de la voiture. Le haut du corps assez grand qui se déploie ensuite arbore un blouson en suédine marron. Dans les mains il tient un téléphone afin de consulter le plan du bâtiment qui s’élève au-dessus de lui. Il vérifie le numéro de l’allée qui le concerne: c’est bien le 43. Il jette un coup d’œil sur sa droite et prend conscience de la longueur de cet ensemble d’immeubles tous accolés les aux autres. Apparemment trois allées distinctes par parking. L’allée du 45 est grande ouverte, avec la porte coincée, et l’on aperçoit les filaments d’un balai humide qui vont et viennent sur le carrelage pour laver le sol . Il se retourne vers la cage d’escalier qui le concerne et lève la tête pour repérer les deux appartements dont il doit s’occuper: le cinquième gauche et le huitième droit. Sur la banquette arrière de la voiture, il récupère deux dossiers qu’il glisse sous le bras puis ferme les portières d’un coup sec qu’il verrouille à distance. En quelques enjambées, il rejoint les trois marches qui mènent au hall d’accueil. Il consulte à nouveau son téléphone pour trouver le code d’entrée à taper et pénètre dans le hall. Sur la droite, la rangée de boîtes aux lettres sur lesquelles il vérifie noms et étages des appartements où il doit accéder. D’un regard rapide il prend connaissance des autres noms qui s’affichent sur les petites portes des boîtes aux lettres. Réflexe de sa part pour savoir la nature du type de population vit dans cette cage d’escalier. Il remarque plusieurs noms à consonance italienne. Les enfants d’une immigration d’une ou deux générations précédentes sans doute. Il se dirige sur la gauche pour rejoindre l’ascenseur qui semble l’attendre. Tout est propre et une bonne odeur de brise marine s’en échappe. Il appuie sur la touche numéro 5 et se tourne face au miroir d’une netteté impeccable. Il rajuste son nœud de cravate, se passe les doigts sur les cheveux et pense qu’il lui faudrait aller chez le coiffeur. Lorsqu’il arrive à l’étage demandé, que la porte intérieure s’est dépliée, il pousse la lourde porte métallique de l’ascenseur, et se trouve immédiatement devant l’appartement où il a rendez-vous. Un coup de sonnette assez fort et la porte s’ouvre. Il est attendu.
Bonjour Madame, je suis Marc D. l’agent immobilier que vous avez contacté pour mener à bien la vente de votre appartement.
Un sourire sur le visage, il montre sa carte professionnelle et pénètre dans le logement.