#LVME #01 | alors convoquons gary

Promets moi de ne pas faire de ton chagrin une facilité, une dérobade. Une demeure grise entourée de ronces et de ruines. Ah non ! Je ne veux pas que la mort gagne encore plus qu’elle n’emporte. Tu ne t’enfermeras pas à double tour derrière le murs du souvenir. Je ne veux pas devenir aide à la pierre. Nous avons été heureux et ça nous crée des obligations à l’égard du bonheur.

Lieu pour vieillir de désir, lieu de renaissance, de redécouvertes, lieu fantasmé de nos antérieurs. Il n’est pas besoin de grande surface, disons 40 m2 par personne, 80 pour deux. Il y aurait quatre ou cinq habitats, plutôt 5 c’est un chiffre impair, c’est mieux. Inutile de prévoir, on se laissera porter par l’écriture, je ne sais pas où ça va, je ne veux surtout pas savoir.

Dans la cuisine, soudain, Happy Hanukkah de MatisYahu. T. esquisse deux-trois pas. B. la rejoint tablier BZH sur le ventre, kipa sur la tête, bleue canard la kipa. Le chien Bruce curieux rejoint la ronde et se retrouve, lui aussi, kipa sur le museau. Ça danse, ça discute multilangue, ça rit. Les enfants passent en rollers, les roues silencieuses envoient des éclairs multicolores, la gamine lance trois mots en arménien.

Ça pourrait être au bord de la mer, une forêt pas loin d’une petite ville, y raconter la mer et la vieillesse comme un contact avec l’éternité, faire corps avec l’eau qui révèle le corps, le caresse, le brusque, entrer dans un monde peu prévisible, frôlement d’inconnus. Cette immensité d’eau, s’en faire une amie, une ennemie.

A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

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