Brumes d’octobre entourent les murs veillant sur la mer. Entre ses deux sœurs voisines, gardienne du feu des alertes. Seul refuge à présent de celles et ceux qui ensemble peuvent être.
pierres en cercle
vestiges de vieilles peurs
lieu de mémoires
Elle a de plus en plus de mal à parler. Bientôt elle ne pourra même plus se nourrir.
Elle montre la place des plantes. Elle dit là le Pittosporum. Ici cette autre. Elle sait la terre, les vents, les fleurs et les fruits.
Il cuisine comme il navigue, par gestes assurés. Attentif à tout, silencieux, généreux.
Rimbaud, Baudelaire, il compose, s’accompagne à sa guitare, interprète de sa voix fragile.
Elle lit, relit, annote, corrige. Puis soudain décide de tout réécrire.
Elle pique, un par un, avec patience, méticuleusement, les clous de girofle dans l’orange amère.
tour des miracles
réunis en ce jour là
fantômes présents
A l’envers de Bashô, » tu fais de ta demeure ton voyage ». Jusqu’à l’annihilation des deux. De plus en plus zen, ton écriture s’inscrit dans l’immatériel jusqu’à « La Sente du bout du monde ». Comment ne pas te regarder et te lire de loin comme un point d’encre malicieux sur la mer.
Votre exagération me rend confus. Mais merci, c’est trop. Point sur la mer, oui. Mais malicieux, j’en doute. Et bien loin de la zenitude.
Ce vouvoiement soudain me rend confuse à mon tour cher Ugo. Je vais me contenter de points de suspension sur la mer pour attendre le prochain texte et affiner mon argumentaire sur ma perception du choix stylistique. L’haïbun suppose une grande ouverture sur les sensations et leur transcription immédiate, il n’est pas calculateur mais il fait la somme de tout ce que contient l’instant présent y compris l’angoisse et l’inconfort, il les absorbe en quelque sorte, et c’est ce que je lis… La malice est dans le pas de côté de la consigne. Est-ce plus recevable ? Exagérer c’est pour moi une façon de sortir de nos âges où tout est joué. J’ai le tort de vouloir m’en amuser. Pardon pour la bousculade involontaire…
ma récompense après application un rien/beaucoup sérieuse et scolaire, cette poésie qui a le charme de sembler libre et d’ouvrir sur des vies et une attente (et en passant j’apprends le mot haïbun)
Je l’apprends aussi ce mot qui ouvre sur les ombres vives . J’aime cette « zone » de rémanence .
Merci Marie Thérèse, Brigitte, Nathalie. Merci.