Murs . C’est le titre du livre. Un grand format. Sur la couverture une mosaïque de photos. La rue y est saisie, dans son état actuel. On y voit la déesse indienne étendant de longs bras bleus vers un Gaston Lagaffe de profil, mains dans les poches et l’air un peu étonné d’être là. On y voit le restaurant grec tenu dans la grande main jaune et la boutique du tatoueur cerné par l’œil noir et gris. La photo montre un peu de la partie haute des murs, celle que n’ont pas touché les couleurs projetées par les bombes aérosol. On ne sait pas si dans un autre livre ou sur une carte postale existe une photo de l’état antérieur, de la rue nue en apparence dont les murs, les pavés n’ont connu que les pas, les empreintes légères ou lourdes, les traînées des pluies sans couleur. On ne sait pas ce que diraient les morts. Peut-être rient-ils entre les figures . Peut-être qu’on n’a pas fait taire les maraîchers qui transportaient leur charrette jusqu’à la place, ni les groupes fervents qui dans un des hangars avaient aménagé un local , un QG où l’on préparait la révolution.
2 commentaires à propos de “#LVME #05 | extérieur”
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J’aime beaucoup « les trainées de pluie sans couleur »
Merci d’être passée par là.