Comment repartir, faire ses adieux, non seulement à la terre, sèche, réduite en poussière, non seulement aux manguiers, aux oliviers, aux caroubiers, non seulement au chemin sinueux qui rejoint le bord de mer, mais surtout à ? Comment ? Je rejette l’évidence qu’il faudra garder en moi les bambous, les toits de tôle, les lézards, je la crache. Comment ? Repartir est impensable, infaisable, les mâchoires de l’étau sont trop rapprochées pour les écarter, pour laisser passer un souffle, j’étouffe, le sablier saupoudre ses instants comptés, il s’agissait d’heures, voici les minutes, un couteau dans le dos, je me retourne encore, je me retourne pourtant, je tente d’apercevoir, il n’y a plus rien. Prolonger serait vain, prolonger est vain, mes pieds refusent, mes pas ne s’enchainent pas, le grand tambour m’essore, il me broie, je grapille une miette encore, je me laisser manger par l’absurde, le dérisoire, je tente un signe ultime. L’absence occupe déjà la place.
avancer ou plutôt ne pouvoir avancer mais avec rythme
Merci Brigitte pour votre passage dans mes balbutiements voyageurs.