Le vent de mes souvenirs raconte tes visages, il les sépare et les rassemble parfois comme il le fait avec les nuages dans le ciel.
Ton visage de la mer, celui qui plisse le sable de tes rides. Ton visage séparé des couleurs de ceux que tu aimes, celui penché sur la terre de tes racines. Celui de tes mensonges, de tes mots durs comme l’acier, de tes discours de vérité. Celui qui vomit sa vie de trop d’alcool les soirées de solitude. Celui figé pendant des heures à l’envers de tes espoirs, celui des regrets de ta jeunesse, celui qui ouvre les fenêtres de tes voyages, celui des rayons de soleil au coin de tes yeux. Je sais ton visage de cinéma dont j’étais l’actrice principale. Je sais ton visage en harmonie avec tes mots doux où dans tes yeux je voyais mes étoiles. Je sais aussi celui de la peau lisse de ton front qui cachait déjà tant de secrets. Et même si je pouvais arracher tous tes visages à mes souvenirs, l’impossible reviendrait me hanter.
Dans le miroir du temps je t’ai regardé, j’ai vu la couleur délavée de tes yeux, ta peau labourée de lignes profondes où les graines de ta vie se sont semées. La pluie ne peut plus rien laver de ce visage qui s’interpose toujours entre toi et moi comme un rempart. Rien ne peut prendre la forme de ma mélancolie à t’espérer en vain. Ta bouche sans voix m’enferme dans ton silence.
Très beau aussi ce texte de cette écriture qui laisse voile de mystère avec poésie. Merci
Encore merci Anne. Rien n’est écrit en vain n’est-ce pas ? Avec votre lecture la signification de mes mots se révèle au delà d’eux-mêmes, au delà de moi-même sûrement. Merci.