Envie de foutre le camp en minibus couchette une place et rouler lire-écrire envie de il pleut une pluie fine qui déclare ne jamais finir comme une maladie chevillée au corps une conspiration contre le divers mon amour as-tu vu n’as-tu pas vu l’eau suinte de partout entre les pavés disjoints çà ne fait rien on avance comme un pas de danse en se regardant marcher des fois que certains aient besoin d’un coup de main on n’a rien et rien vendu décidément on avance rien que nous et nos peaux vigoureuses nos sacs suspendus à nos épaules nues endolories ça ne fait rien j’aime ce qu’elle écrit mais je ne peux pas en parler aux autres ils s’en fichent je reste seule pas à pas éconduite dans mon désert intérieur peuplés d’écrivains ils sont mes amis secrets et lointains à distance sans séparation morts ou vivants ça ne fait rien combien de mot mot et de théorèmes dûment engloutis au large mieux si les expérimenter du vivant de son corps mais pas donné la vie belle reste à démontrer on avance le sol devient boueux et glissant on se regarde et ce regard est notre soutien ce soir on arrivera quelque part ou pas ça ne fait rien je rouvrirai le livre d’Avital il me portera m’engloutira tel le gouffre ça ne fait rien je quitterai le pays proche pour le pays lointain et parfois me blottirai dans ses bras c’était bien là-bas dans un coin ils exercent leur continuum de mouvements entrelacés je pense à David F. W. quand j’écris ce mot continuum le garçon allongé au sol les jambes repliés les mains ouvertes Aile la femme se positionne en équilibre le corps au dessus de lui à l’horizontal les hanches tenues par les deux mains à plat du garçon s’ensuit une série de mouvements de la fille au dessus de côté le poirier d’une main à l’autre Aile change de position sans jamais toucher le sol question d’équilibre ils sont tous des équilibristes de leur vie ça ne fait rien c’est beau compliqué risqué d’autres figures suivent avant qu’Aile ne commette une faute ou lui et s’écroule sur le côté pour ne pas l’écraser je regarde ailleurs lu quelque part que le bon livre est celui qui te fait rentrer en méditation regarder à l’extérieur et autour de toi plutôt que suivre une intrigue mais c’est plus long ça ne fait rien ou plutôt non ça fait beaucoup une joie sans mélange instantanée mais à renouveler sans cesse comme une drogue parce que excusez moi résolument en deçà de la vie la vie c’était plutôt la fulgurance de l’interférence électrique et l’étincelle qui se produisait à condition d’en être conscient évidemment en plus de ressentir au moins entre deux mais entre plus de deux encore mieux Dans quel état suis-je après la lecture de Lignes de front envie de lire Valérie S envie de comprendre les données référencées et d’en lire plus envie de