Ecrire dans le saignement frais de cicatrices blanches, tracées d’un corps recomposé dans les griffes d’un alphabet, qui cherche ses mots pour tout dire, ne rien dire
Ecrire près de la mort, chuchotement de prières, vers l’au-delà de soi, griffés sur des murs de résistance
Ecrire des poèmes et peindre des chansons, coudre des phrases, suturer des exclamations–
Enfoncer des mots au fond de sa gorge déployée en cri de liberté
Ecrire les dates de vie, de mort , écrire des épitaphes d’amour enfouis, dans des cœurs meurtris par l’absence, l’attente, le manque à en crever
Ecrire à froid, pour ne pas avoir cette peur qui fait trembler le ventre, les larmes au bord des paupières refermées sur sa peine
Ecrire, seule dans son livre, aller se promener dans les profondeurs de soi, qui lâche et qui crache
Ecrire sous le soleil brûlant et hurler à la vague qui efface les traces des pas sur le sable mouvant
Ecrire , le « é » et le cri et le « re », et le réécrire, le « ré » et le « é » et le « cri » et le « crier »une fois pour toute
Je t’ai entendu Carole nous le lire mais je n’allais pas ne pas te faire un coucou. Merci pour tous ces moments et ces lieux d’écriture. Beau.
Merci Clarence, ton retour me touche. Il y a des textes qui sortent de nous et qui continuent de nous bouleverser encore…