Mont de chemins noirs tel un mamelon dressé vers les cieux, pointant son bout sombre afin de sentir peut-être la caresse d’un dieu invisible à nos yeux ou peut-être simplement se teinter de bleu. Dansent les herbes sauvageonnes au grès du vent auquel elles s’abandonnent lentement, contournant les traits du ciel à la terre, de la terre au divin, sensuel et muet dialogue où tout le passé terrifiant transparait.
Gris de drache, gris d’orage, rose douceur, vert de l’herbe, rouge écarlate, bleu amoureux, orange sanguine, violet tendre, lignes, carrés, ronds et pieds, mains, dos, ventres, corps tendus, corps avachis, regards mouvants, bouteilles plastifiées, pain-baguette, jambon de pays, bières jaunâtres, petites silhouettes ratatinées sur un tapis arc-en-ciel, agglutinés, sous le géant de charbon. La vie serait-elle moins sale tout là-haut ?
Sur la grande scène illuminée, loin du vacarme des camions routiers, la montagne noire s’est endormie, bercée par les songes de suie sans vie. Du haut de la nuit, l’homme contemple la vie.
Un tableau qui invite le spectateur-lecteur à revenir s’y perdre sans doute pour mieux s’y retrouver !
À chaque tableau, un nouvel univers. Sensualité vive du premier. Tout de suite, j’aime la drache grise du second, ses résonances inattendues avec tant de couleurs vives et d’éléments incongrus. Le monstre de charbon me fait penser à Goya. Je vois le troisième parfaitement. « les songes de suie sans vie »
Merci Véronique, ce sont des paysages saisissants, magnifiques, qui me parlent et que j’admire. Merci pour la lecture.
Merci Nicolas, oui comme un tableau, et si impressionnant en vrai.