Les mardis #06 I La ligue et les droits.

L’année 2023 a été marquée par une vague de menaces, de la part des plus hautes autorités de notre pays, à l’encontre de la LDH. Ces menaces du ministre de l’intérieur puis de la Première ministre résultent directement du travail de notre association pour défendre l’état de droit et notamment l’observation des pratiques policières pour protéger le droit de manifester. En effet, en 2023, la LDH n’a eu de cesse de dénoncer la répression violente des politiques de maintien de l’ordre visant les mobilisations citoyennes, d’abord à l’encontre de la mobilisation sociale opposée à la réforme des retraites puis à celle du mouvement écologiste. C’est notamment dans ce cadre que les observatoires citoyens des pratiques policières et des libertés publiques, dont la LDH est à l’initiative, ont documenté le dispositif de maintien de l’ordre disproportionné mené pour mater les mobilisations contre les méga-bassines fin mars 2023 à Sainte-Soline. Ces attaques ont généré un formidable élan de solidarité pour la LDH qui n’aura donc fait que renforcer sa combativité pour défendre les droits et libertés.

REECRITURE ET PENSEES

L’année 2023 (2023 me paraît déjà si loin, je ne me rappelle plus de ce que j’y ai fait ou plutôt il me faut maintenant passer un peu de temps à y penser pour me souvenir, ma tête a des trous, des noirs. Peut-être est-ce le début de la paix de devenir un poisson rouge ? ) a été marquée par une vague de menaces (mais pourquoi menacer ? Que se passe t’-il pour menacer ?), de la part des plus hautes (haute comme la vague, quelque chose de fort, de puissant, qui veut écraser ?) autorités (je me demande toujours ce qu’est une autorité, ce qui donne l’autorisation) de notre pays, à l’encontre de la LDH (la Ligue des droits de l’homme, les droits, avoir le droit, avoir l’autorisation, qui autorise, qui dicte les droits, qui dit à l’homme, à l’homme, à l’humain). Ces menaces (ce mot ! ) du ministre de l’intérieur (je ne peux pas comprendre qu’un ministre menace, je ne peux pas comprendre, je peux l’entendre mais cela au-delà de ma compréhension, pourquoi menacer mais pourquoi menacer ?) puis de la première Ministre résultent directement du travail de notre association (la porte s’ouvre sur mes chiens qui entrent) pour défendre (se défendre contre la menace, contre la violence, pourquoi devoir se défendre dans ce monde ?) l’état de droit (avoir le droit de, demander le droit de, (je vais ouvrir la porte au chien, je reviens)(j’ai bu de l’eau, je repose la bouteille, j’écris) et notamment l’observation des pratiques policières (je me souviens de la police en Floride, cowboys de séries télévisées avec armes de tous les côtés) pour protéger (faire attention, prendre soin, douceur)le droit de manifester. En effet, en 2023 (déjà si loin) la LDH n’a eu de cesse (j’aime cette phrase « n’a eu de cesse », il y a parfois une telle poésie, n’a jamais cessé, ne s’est pas arrêté, a fait et refait, de façon constante, « n’a eu de cesse ». Mais quelle beauté dans la langue) de dénoncer la répression violente des politiques (je ne parlerai pas de politique mais de violence, je n’aime pas que ce monde soit violent, la violence tue )(mince je suis perdue dans le texte) de maintien de l’ordre (ah ! ce sont des mots que l’on aime à dire en ce moment, maintenir, contenir, ne pas sortir du cadre, rester sur le droit chemin, être en ordre, mettre en ordre, ne pas déborder, pas de désordre, mais de quoi a-t-on si peur ?) (mince je me trompe de ligne) visant (droit, viser, tuer, exterminer sans fléchir)(maintenir l’ordre) les mobilisations citoyennes, d’abord à l’encontre de la mobilisation sociale opposée à la réforme des retraites (le temps file) puis à celle du mouvement écologiste (c’est beau le mouvement pareil à la vague, une vague de menaces, un mouvement écologiste, un va-et-vient, une lutte, un choc)(la vague emporte t’elle le mouvement comme dans ce jeu Pierre feuille ciseau ?). C’est notamment dans ce cadre (cadrer, border, ne pas dépasser, que de mots droits, fermes, qui tiennent, des mots carrés, des mots pour ne pas rêver, des mots pour rester dans la ligne, des mots pas ronds, pas courbes mais à angles pointus, qui mettent des frontières, emprisonnent) que les observatoires citoyens (observer les citoyens, nous sommes observés, regardés par les fenêtres, surveillés dans nos écrans, peut-on déjà lire mes pensées ?) des pratiques policières et des libertés publiques (que de mots sérieux, pratiques, publiques) dont la LDH (je n’aime pas les sigles, je n’aime pas les sigles)(déjà cette heure mais je n’aurai jamais fini) ont documenté le dispositif de maintien de l’ordre disproportionné mené pour mater les mobilisations contre les méga-bassines fin mars 2023 à Sainte-Soline (je ne sais pas qui est Sainte-Soline. Que doit – elle penser de toute cela ? Peut-on espérer qu’elle puisse nous aider ?). (Bon j’attaque la dernière phrase, c’est l’heure). Ces attaques ont généré un élan de solidarité (contre l’attaque, se blottir, se serrer, se tenir) pour la LDH qui n’aura donc fait que renforcer (que de mots durs) sa combativité pour défendre les droits et les libertés (mais pourquoi doit-on toujours se battre dans ce monde ?).

A propos de Clarence Massiani

J'entre au théâtre dès l'adolescence afin de me donner la parole et dire celle des autres. Je m'aventure au cinéma et à la télévision puis explore l'art de la narration et du collectage de la parole- Depuis 25 ans, je donne corps et voix à tous ces mots à travers des performances, spectacles et écritures littéraires. Publie dans la revue Nectart N°11 en juin 2020 : "l'art de collecter la parole et de rendre visible les invisibles" voir : Cairn, Nectart et son site clarencemassiani.com.

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