…le froid me réveille, il me tient éveillée, je me concentre pour le combattre, je lutte pour résister, je me demande si je vais réussir à supporter, l’angoisse monte…
…enfant je partageais une chambre avec mon frère ainé, 2 lits superposés, je dormais en bas jusqu’au jour où j’ai voulu dormir en haut, je l’ai dit, cela a été accepté, serais-je à la hauteur de ma décision?
… un lit d’une personne dans une chambre universitaire à Caen, avec Mohamed B nous nous y allongeons en plein après-midi, pour ne pas dormir et s’en souvenir toute notre vie.
…sous la tente, m’endormir, en me laissant bercer par le froissement du vent dans les feuilles, le craquement des branches, le miaulement des chats, et l’odeur d’humidité. Presque dormir dehors…
…train de nuit, couchette du haut, je m’allonge la tête côté fenêtre les pieds côté couloir, je me glisse dans le sac à viande SNCF. J’écoute attentivement: le bruit du train sur les rails, les ralentissements, le silence opaque dans les gares désertes, le redémarrage lourd, les coups de klaxon aux intersections et surtout le rythme saccadé, régulier, saccadé, régulier, saccadé, régulier…
…théâtre de la Bastille, en répétition, m’allonger par terre dans les gradins entre le rang P et le rang Q, une petite sieste roborative avant d’aborder l’acte III, à peine allongée je dors…
…le gros édredon orange que l’on ajoutait sur la couverture bleue, après avoir retiré le couvrepied gris, sur un des quatre lits, de «la chambre des cousins», chez ma grand mère, à Annay sur serein.
…chambre d’hôpital, c’est blanc, ça résonne, ça sent les médicaments, les produits ménagers et la nourriture bon marché. Contre le mur du fond, un lit d’une personne, je m’y repose après l’opération. Mon père est à côté de moi, assis dans un fauteuil, il est silencieux, il lit une revue, il veille sur son enfant guéri.
…fatiguée ou déprimée, je dors n’importe où: en voiture, au cinéma, en cours, dans le métro, dans le bus, sur mon ordi, dans le canapé, à même le sol sur la moquette, dans le hamac tendu entre deux marronniers, sur la banquette d’un carré de voilier, en pleine tempête ou calme plat. Et surtout à
n’importe quel moment, à n’importe quelle heure.
…au milieu de la nuit, son pied touche mon pied…
certains de ces lieux sont très évocateurs, la témérité enfantine, la chambre étudiante, les gradins du théâtre, et j’aime beaucoup le rythme de votre train.
PS : il y a quelques coquilles.
Merci Laure merci pour votre lecture et vos commentaires
et merci de m’avoir signalé les coquilles j’espère les avoir rectifiées, toutes…
au plaisir de vous lire
… n’ai rien publié sur cette #P1 ; en lisant votre défilement de lieux, je découvre soudain qu’il y a aussi l’enchaînement de leurs sommeils respectifs, quelque chose comme la texture des sommeils – merci à vous.