2. La pièce aux murs rose fuchsia et mauve. Les couleurs entêtantes. Le lit au centre.
3. Habiter le salon : c’est le canapé couvert de vestes et de peluches. C’est le linge sale qui traîne au sol, et la pile de repassage qui attend sur la table. Et sur cette table, ce sont les verres, les assiettes et les factures. On trébuche sur les jeux d’enfants et on souffre, des legos sous les pieds.
9. Être enfant et s’entasser sous ce dôme de glace. On a froid, on rigole. On l’a façonné de nos mains pour jouer, et maintenant on rêve d’y habiter.
11. Déserté. Voir la maison s’écrouler. Regarder impuissant le nuage de fumée.
16. Dans son garage on trouve de tout. Il n’y a plus de place pour sa voiture. Les rouleaux de laine de verre s’entassent dans un coin. La tondeuse dans un autre. Il y a le mur d’outils, et les vélos suspendus. Il y a aussi des cartons vides, des cartons de vêtements et des cartons de livres. Dans son garage on trouve de tout.
18. Appartement impersonnel. Il n’est pas nous. On ne se sent pas à sa place. Alors, on accroche un cadre au mur. Le cadre se sent seul. On fait des trous. On sait qu’on n’a pas le droit, mais on les rebouchera. On fait des trous et on accroche d’autres cadres. Plein de cadres pour se sentir un peu plus chez soi.
50. Habiter la maison de vacances. Celle d’un été. Celle où tout le monde s’est retrouvé. Construire ses souvenirs dans un lieu éphémère, un lieu de passage qui restera la toile de fond des photos. La maison de vacances aux murs orangés, aux rideaux grignotés, et aux chaises bancales. Habiter la maison de vacances le temps d’un été.