(début du cycle )
il est possible je veux écrire sur
renaître en écriture quand la chape de plomb
il est possible trembler comme des insectes
c’est pas tous les jours qu’on tremble sur le fil
à trembler sous les tribunes, parmi les oiseaux endormis
qui ne chantent pas, ont oublié, lourds agrippés sur le fil
par dessus le bruit, ce qui sort du poste de télé, les stades les aboiements derrière les rideaux
On bouche les oreilles pour grimper aux murs
pour naître en cachette à l’intérieur
lancer des signaux d’indiens emportés par les vents, la nuit sur les bancs publics, l’herbe mouillée sur la peau des chevilles, on est assis en hauteur, comme une pluie qui s’assied sur le monde,
des fumées jaunes sont lancées à travers champs
pour tous les entendants, les entendants fuyants qui marchent, se lèvent, qui laissent les enfants seuls à la maison, ceux-là qui restés ne naissent plus à eux-mêmes, n’explorent plus en dehors
alors debout, debout, les mains agitées sur des cordes, il faut croire aux encens, les premières cicatrices sur la roche, ton corps plié en deux roulant sa mécanique nouvelle, s’essoufflant du bel effort contre la roche, dans les flots de fumées arrachés aux poumons, crachés longs, les grands poumons déployés dans la grotte
la fumée avec ses yeux épaissis de lumière
Et le petit homme ouvre la porte, la pluie derrière les fagots, il pleut dans son coin, mais il faut bien sortir, rentrer, cette espèce de lumière dans le mouvement, comme une pierre tourne sur elle-même, ce mouvement de meule qui broie quelque chose à l’intérieur, la porte qui s’ouvre, le crapaud va chercher son pain, dit l’homme d’honneur dans sa solitude
et dans la mienne de petite main
je souffle sur le ventre des fétus de paille, ce que nous commençons à être, degré de solitude sans consistance, et dans la lente tristesse qui s’empare de ce qui vit, on voudrait
Peut-être tirer à la carabine, cachés dans les creux, sur une route perfusée de ravines, tomber dans la gueule abasourdie de la guerre, pour donner donner, le coup de main nécessaire
plaquer hors sol les teigneux
de nos misères futures
On se dit il va falloir se planquer beaucoup pour agir
et souffler des fumées jaunes, et chercher son pain