1. À défaut de ciseler une phrase, ils ont d’autres intérêts et ressources. Notamment avec le bâton de colle. Mais d’abord l’objet nous intéresse par sa forme. Deux lames coupantes – difficile d’éviter l’anthropomorphisme tant elles convoquent l’analogie avec les jambes féminines en marche. Jambes très féminines – de ce type de femme très féminine à escarpins et vernis rouge vif – mais les ciseaux n’ont que des lames pourvues d’anneaux dans lesquels on place pouce et majeur pour les manipuler. Ces derniers peuvent être comparés à des yeux, de gros yeux grand ouverts de myope, et là l’image de la femme-femme par le bas tombe à l’eau et laisse la place à un petit bonhomme rigolo et enfantin. Pour finir de décrire la paire de ciseaux statiques, il y a au centre une petite qui permet d’ouvrir à un angle de presque 180° les lames et de les refermer complètement l’une sur l’autre. Plus intéressant que la description statique, est justement la fermeture/ouverture des ciseaux qui actionnés plus ou moins rapidement intéressent l’oreille musicale, par le rythme des sons secs et mats. D’autres images surgissent : la scène du meurtre dans la douche de « Psychose », Edward aux mains d’argent sans parler de mes cauchemars ensanglantés. Associés aux fils, tissus, dé à coudre et à la machine Singer, apparaît ma grand-mère dans son métier de couturière et de grand-mère fabriquant des vêtements pour ses petits-enfants. Ciseaux à bec d’oiseau = soiseaux ? Yeux de chouette ? Cut-up et collages…
2. À défaut de ciseler une belle phrase, les ciseaux offrent un bel exutoire au manque. Ils coupent papier, ongles, cheveux, tissus, persil et ciboulette, etc. Laissons venir les images. Ciseaux pointe fermée, arme redoutable à usage de poignard sous une douche pour un féminicide hitchcockien – image fausse. Ciseaux sang ou ciseaux aux mains d’argent, la paire de ciseaux n’est pas qu’accessoire de cinéma. Outil assez facile à décrire avec les mots lames, anneaux, branches, axeet vismais si on est collectionneuse de ciseaux (caéderophile)on sait la poésie de l’écusson, l’appairage, l’entablureet l’envoilure. Ne pas oublier le bruit du cisaillement, sec et mat. Pas du tout le clac clac des hauts talons sur le trottoir d’une femme en escarpins marchant d’un bon rythme. Ses jambes se croisent comme des lames de ciseaux découpant l’air en chemin. Elle croise deux enfants jouant à Pierre Feuille Ciseaux, l’un d’entre ouvre majeur et index en ciseaux et gagne la manche sur la main feuille de l’autre. N’est-il pas aussi question d’un puits au shifumi ? Ciseaux agressifs ou ludiques, ciseaux création découpant images ou mots ordinaires dans journaux tout aussi ordinaires qui avec bâtons de colle et feuille de papier vont recouvrir l’ordinaire des jours. Ou permettre de s’occuper les mains quand celles-ci ne parviennent pas travailler du clavier ou du ciboulot.
3. À défaut de ciseler une phrase, ils ont d’autres intérêts et ressources.Notammentavec le bâton de colle. Maisd’abord l’objet nousintéresse par sa forme. Deux lames coupantes – difficile d’éviter l’anthropomorphisme tant elles convoquent l’analogie avec les jambes féminines en marche. Jambes très féminines – de ce type de femme très féminine à escarpins et vernis rouge vif – mais les ciseaux n’ont que des lames pourvues d’anneaux dans lesquels on place pouce et majeur pour les manipuler. Ces derniers peuvent être comparés à des yeux, de gros yeux grand ouverts de myope, et là l’image de la femme-femme par le bas tombe à l’eau et laisse la place à un petit bonhomme rigolo et enfantin. Pour finir de décrire la paire de ciseaux statiques, il y a au centre une petite qui permet d’ouvrir à un angle de presque 180° les lames et de les refermer complètement l’une sur l’autre. Plus intéressant que la description statique, est justement la fermeture/ouverture des ciseaux qui actionnés plus ou moins rapidement intéressent l’oreille musicale, par le rythme des sons secs et mats. D’autres images surgissent : la scène du meurtre dans la douche de « Psychose », Edward aux mains d’argent sans parler de mescauchemars ensanglantés. Associés aux fils, tissus, dé à coudre et à la machine Singer, apparaît magrand-mère dans son métier de couturière et de grand-mère fabriquant des vêtements pour ses petits-enfants. Ciseaux à bec d’oiseau= soiseaux ? Yeux de chouette ? Cut-up et collages…
Commentaire : peu à garder, beaucoup à jeter. La forme ne convient pas : du sous-Ponge – très en dessous. La question des termes scolaires – notamment, ces derniers– de l’énonciation à la première personne, du biographique, ne cherche-t-on pas l’objectivité dans cet exercice? Le paragraphe d’hier a été écrit, détaché du premier mais après avoir été relu.
À défaut de ciseler une belle phrase, les ciseaux offrent un bel exutoire au manque. Ils coupent papier, ongles, cheveux, tissus, persil et ciboulette, etc. Laissons venir les images. Ciseaux pointe fermée, arme redoutable à usage de poignard sous une douche pour un féminicide hitchcockien – image fausse souvenir faussé de la scène de Psychose. Ciseaux sang ou ciseaux aux mains d’argent, la paire de ciseaux n’est pas qu’accessoire de cinéma. Outil assez facile à décrire avec les mots lames, anneaux, branches, axeet vismais si on est collectionneuse de ciseaux (caéderophile) comme Marie, on sait la poésie de l’écusson, l’appairage, l’entablureet l’envoilure. Ne pas oublier le bruit du cisaillement, sec et mat. Pas du tout le clac-clac des hauts talons sur le trottoir d’une femme en escarpins marchant d’un bon rythme.Juchée sur ses escarpins, une femme marche.Ses jambes se croisent comme des lames de ciseaux découpant l’air en chemin. Elle croise deux enfants jouant à Pierre Feuille Ciseaux, l’un d’entre ouvre majeur et index en ciseaux et gagne la manche sur la main feuille de l’autre. N’est-il pas aussi question d’un puits au shifumi ? Ciseaux agressifs ou ludiques, ciseaux création découpant images ou mots ordinaires dans journaux tout aussi ordinaires qui avec bâtons de colle et feuille de papier vont recouvrir l’ordinaire des jours. Ou permettre de s’occuper les mains quand celles-ci ne parviennent pas travailler du clavier ou du ciboulot. Ciseaux à bec d’oiseau et yeux de chouette. Mes petits ciseaux orange, je les délaisse de plus en plus souvent, préférant la déchirure du papier, moins propre, plus dans le geste brut sans accessoire. Le son de la déchirure et ensuite le collage, l’appairage et l’envoilure – j’adore ces mots mais ne sais pas comment les employer – sur le carnet.
Commentaire : après le premier jet, documentation sur un blog découvert par hasard boutis-passion-de-marie, brodeuse et collectionneuse de ciseaux qui a écrit un article « Les Ciseaux – portrait » et ces termes techniques appairage, envoilurem’ont séduite àles utiliser pas seulement pour faire joli – se méfier de ma pente aussi à la démonstration… Toujours est-il que je préfère le deuxième paragraphe au premier. Seule l’image de la femme avec ses jambes-ciseaux m’irrite par son aspect stéréotypé. J’élaguerai probablement « Juchée sur ses escarpins. ». Au final, pour ce troisième jour, il reste ceci :
À défaut de ciseler une belle phrase, les ciseaux offrent un bel exutoire au manque. Ils coupent papier, ongles, cheveux, tissus, persil et ciboulette, etc. Ciseaux pointe fermée, arme redoutable à usage de poignard sous une douche pour un féminicide hitchcockien –souvenir faussé de la scène de Psychose. Ciseaux sang ou ciseaux aux mains d’argent, la paire de ciseaux n’est pas qu’accessoire de cinéma. Outil assez facile à décrire avec les mots lames, anneaux, branches, axeet vismais si on est collectionneuse de ciseaux (caéderophile) comme Marie, on sait la poésie de l’écusson, l’appairage, l’entablureet l’envoilure. Ne pas oublier le bruit du cisaillement, sec et mat.Une femme marche avec des jambes-lames de ciseaux. Elle croise deux enfants jouant à Pierre Feuille Ciseaux, l’un d’entre ouvre majeur et index en ciseaux et gagne la manche sur la main feuille de l’autre. N’est-il pas aussi question d’un puits au shifumi ? Ciseaux agressifs ou ludiques, ciseaux création découpant images ou mots ordinaires dans journaux tout aussi ordinaires qui avec bâtons de colle et feuille de papier vont recouvrir l’ordinaire des jours. Ou permettre de s’occuper les mains quand celles-ci ne parviennent pas travailler du clavier ou du ciboulot. Ciseaux à bec d’oiseau et yeux de chouette. Mes petits ciseaux orange, je les délaisse de plus en plus souvent, préférant la déchirure du papier, moins propre, plus dans le geste brut sans accessoire. Le son de la déchirure et ensuite le collage, l’appairage et l’envoilure – j’adore ces mots mais ne sais pas comment les employer – sur le carnet.
4. À défaut de ciseler une belle phrase, les ciseaux offrent un bel exutoire au manque. Ils coupent papier, ongles, cheveux, tissus, coriandre, persil et ciboulette, etc. Ciseauxpointe fermée, arme redoutable à usage de poignard sous une douche pour un féminicide hitchcockien –souvenir faussé de la scène de « Psychose ». Ciseaux sang ou ciseaux aux mains d’argent, la paire de ciseaux n’est pas qu’accessoire de cinéma. Outil assez facile à décrire avec les mots lames,anneaux, branches, axeet vismais si on est collectionneuse de ciseaux (caéderophile) comme Marie, on sait la poésie de l’écusson, l’appairage, l’entablureet l’envoilure. Ne pas oublier le bruit du cisaillement, sec et mat.Une femme marche avec des jambes-lames de ciseaux. Elle croise deux enfants jouant à Pierre Feuille Ciseaux, l’un d’entre ouvre majeur et index en ciseaux et gagne la manche sur la main feuille de l’autre. N’est-il pas aussi question d’un puits au shifumi ? Autre jeu, graphique cette fois-ci, comme un dingbat : une fraction avec 6 « O » en haut et 6 « 0 » en bas. Ciseaux agressifs ou ludiques, ciseaux création découpant images ou mots ordinaires dans journaux tout aussi ordinaires qui avec bâtons de colle et feuille de papier vont recouvrir l’ordinaire des jours. Ou permettre de s’occuper les mains quand celles-ci ne parviennent pas travailler du clavier ou du ciboulot. Ciseaux à bec d’oiseau et yeux de chouette. Mes petits ciseaux orange, je les délaisse de plus en plus souvent, préférant la déchirure du papier, moins propre, plus dans le geste brut sans accessoire. Le son de la déchirure et ensuite le collage, l’appairage et l’envoilure – j’adore ces mots mais ne sais pas comment les employer – sur le carnet. Et les ciseaux de la censure ? Anastasieplutôt adepte du caviardage mais représentée avec une grosse paire de ciseaux…
5. Ne relisant rien de ce qui précède, je viens de perdre aujourd’hui quelqu’un de cher et pense subitement à Atropos qui coupe le fil de la vie avec des ciseaux. Ça ne m’aide pas, car ce n’est pas une bonne image pour la mort à petit feu de Jo. Le petit feu n’est pas non plus une bonne image. Aucune image ne peut rivaliser avec la sienne ces dernières heures, enfin dormant, enfin respirant, enfin s’apaisant. Se consumant aussi. Et puis partant. Aux ciseaux je préfère le participe présent.
Haha je voyais vos photos de cisceaux s’ajouter à la bibliothèque alors que je me battais avec celle de la radio rouge – pour tenter de la découper ! Trop drôle,
Plus qu’à lire donc,
Catherine SERRE
sais pas expliquer la chose (l’apparition de mes ciseaux dans la bibliothèque) mais je vous préviens la fin n’est pas drôle… je vais lire votre drôle de « lunatique martienne »! merci Catherine!
oh la fin me cueille, c’est normal,
alors d’abord sur 1 2 3 4 vous dire que vos cisceaux on ne les lâche pas, ils nous coupent la chique et on est là à courir derrière, ou devant, l’entremêlement de l’écriture et du processus … ça me plaît ! je n’ai pas réussi à ça, trop haché mon texte, en manque d’imbrication intrication,
pour le 5 très personnel, un moyen pauvre de se heurter aux premièrs mots après, quand on se dit : je suis là. merci de votre confiance à le partager, ce moment fugace et infini à la fois.
décidément, on ne cesse de se croiser…C’est bizarre, je pense presque le contraire: votre texte ne me semble pas haché et on voit bien la progression de l’écriture, aux 2 sens du terme, vous allez de plus en plus à l’essentiel et quant au mien, le processus me semble par trop visible (j’avais même mis du rouge pour ce que j’ajoutais et retranchais) mais vos mots me vont droit au coeur, surtout pour mon dernier paragraphe. Vous lire m’a fait du bien. merci.
étais dans la jouissance admirative (surtout pour le 3 avec le retour des précédents, mais avec une petite appréhension qui tendais ma lecture parce que suis venue par Facebook et qu’il y avait les mots qui accompagnaient) et puis le choc, même si m’y attendais de l’irruption d’Atropos pour clôturer sèchement – couper. en 5.