Cyanea Lamarckii, Charles-Alexandre Lesueur, 1804-1810
Il le prend et il le jette. Vol plané cœur figé miroitement bleu blanc la boule au ventre. Contact. Déchirement de l’onde frais silence subaquatique. Facile remontée merci Archimède. Oscillations en surface. Tiré au fond panique de l’abysse. Gesticulations effrénées battements désarticulés frêle corps animal englué. À peine à flot. Le maître fait danser la barre. Trait mouvant sur fond azur trouble. Juste devant bras tendus l’atteindre. Jamais ne peut sinon la tasse. Ordres indistincts hurlés du bord. Souffle court haletant l’air le quitte. Le liquide par tous les trous. Larmes de chlore sanglots de haine de lui pas d’elle.
Quel texte ! J’en ai relu chaque mot. Une immersion totale dans cette leçon.
Merci Louise !
La seule « humanité » ou « animalité » tient dans le pronom personnel qu’on jette à l’eau. Après, une mécanique implacable se met en branle. J’ai été happée par le souffle saccadé, haletant de la narration, comme celui de celui/celle qui se noie (je crois ?…). Et toutes les émotions non dites sont renvoyées vers le lecteur qui se prend le splash en pleine poire en se demandant lui aussi comment il va remonter. Un régal !
Merci Zoé. Les identités sont troubles et les émotions en miroir d’eau. Je vous rassure, ça s’est bien terminé !!
Affinités évidentes. Rudement efficace les phrases nominales. Tranchantes.
Viens de tomber sur ce texte en cliquant sur la nouvelle option ‘Un texte au hasard’ – quel bel hasard! Du mouvement, de la fulgurance.