J’avais faim
Mais faim de quoi ?
C’est comme cela que je m’interroge pour voir ensuite si j’ai ce qu’il faut ou pas
J’ai faim de quoi ?
Hier j’ai trop mangé et mon estomac me le fait payer depuis, à coup de remontées brûlantes pour couper toute envie de le solliciter à nouveau
Mais j’ai faim
Si j’avais eu le choix j’aurais imaginé envelopper d’une tranche de charcuterie chacun des feuilletés à la purée de pommes de terre qui restait d’hier : cela aurait été tellement bon ! Juste d’y penser je peux sentir le goût de ce mélange fécond pour retrouver un peu ce goût d’enfance de la purée jambon ; ce sont parfois les plats les plus simples qui vous rappellent les plus beaux souvenirs car ce n’est pas tant le plat qui compte, que la compagnie autour. Séparés, manger seules les tranches de charcuterie les unes après les autres – éventuellement accompagné de pain et/ou de mayonnaise pour que ce soit moins sec, et de l’autre côté manger une à une chacune de ces bouchées feuilletées à la purée… tout ça aurait été bien triste. Elle en est sûre à présent : le mélange aurait été d(‘)étonnant !
Mais mon estomac fait désespérément la gueule : elle sent la brûlure au niveau de l’œsophage qui lui promet bien sûr le plus beau des carnages si elle s’aventurait à tester ce mélange…
Visons léger donc : un yaourt et une salade iceberg
Pour rendre tout cela plus savoureux vous verrez c’est facile :
- ajoutez un peu de miel à ce yaourt déjà délicieux car il est fait à l’ancienne
- pour la salade, c’est l’assaisonnement qui fait toute la différence. Il y a de cela 6 ou 7 ans je crois j’avais une réunion de travail chez Angelina. Malheureusement, ce n’était pas l’heure du chocolat qui en fait sa réputation première, mais l’heure du déjeuner. Et j’ai pris une salade verte. Le serveur vint me demander quel assaisonnement je voulais. Je me renseignais et il me proposa : huile d’olive et jus de citron… que je choisis. Et à la dégustation me voilà ravie ! Je rappelle le garçon pour lui demander :
- mais qu’y a-t-il donc dans cette vinaigrette ?
Il me dit :
- juste l’huile d’olive et le citron
- alors que diable, en quelles proportions ?
- 50/50 c’est là que le secret de l’équation réside…
Depuis tout ce temps-là, j’ai adopté cette combinaison, et ne jure plus que par elle. Ce soir ce sera donc à nouveau le cas. Pourquoi la salade iceberg ? Parce qu’elle est croquante ! Je pourrais, si je le voulais, mélanger mes deux ingrédients de base, à savoir le yaourt et la salade, et faire du yaourt une sauce également ; mais je vous avoue qu’ils sont meilleurs séparément… pour mon goût de ce soir : demain il en serait peut-être autrement.
Si vous n’avez pas ces ingrédients, cela n’est pas grave, il existe des variations : remplacez la iceberg par de la laitue, de la frisée, de la mâche, de la feuille de chêne, ou toute autre salade verte du marché, et sinon des poireaux vapeur froids, des courgettes même crues, de quoi faire une salade ; si vous avez sous la main des oignons rouge jaune blanc, de l’ail frais ou en poudre, du poivre, du sel, des épices, même du sucre, et pour l’huile : peu importe tournesol, pépin de raisin, ou noisette,… pour le piquant : du vinaigre, d’alcool de vin de cidre balsamique…
Ensuite : varier les combinaisons pour varier les plaisirs !
J’ai un autre péché mignon quand cela est la saison que je partage avec ma sœur et qui est son invention : de la romaine aux feuilles longues et croquantes, du vinaigre d’alcool blanc en quantité insolente, et du sucre ; à la fin de cette dégustation vous ne sentirez plus rien et vos lèvres seront toutes blanches, brûlées comme par un soleil incandescent… mais c’est tellement bon !
Merci, Ysa-Lou pour les variations sur « J’avais/ J’ai faim » qui ouvrent le texte comme l’appêtit, pour la phrase « Juste d’y penser je peux sentir le goût de ce mélange fécond pour retrouver un peu ce goût d’enfance de la purée jambon » et le souvenir que vous me redonnez de la purée-jambon d’enfance, me fait saliver (Je dois sérieusement envisager de lire les textes de la P3 après l’heure des repas et non avant.) J’aime l’idée de la recette partagée entre soeurs, et celle-ci, la dernière, j’envisage de l’essayer un jour (à titre expérimental…) mais avant je testerai les autres sauces. La progression dans le texte « Visons léger donc : un yaourt et une salade iceberg » qui me prend par la main, me donne envie d’y aller et presque de cuisiner. Merci.
Merci Agathe, je suis épatée qu’un simple si « simple » ait pu provoquer autant de sensations !