L’eau n’est jamais entrée dans la maison blanche. Tel un sang invisible, courant, navigant, une lymphe qui l’aurait parcourue en ses flancs de pierre recouverts de plâtre. Il fallait aller à sa rencontre, quitter murs et ombre, pousser les portes dont le cri s’usait à mesure qu’avançait l’été, puis, en aveugle, guidés par son haleine, traverser la courte esplanade sous le feu de midi ; s’y tremper d’abord les doigts, la main et les bras jusqu’à l’épaule, l’été désaltéré d’un coup dans le fil glacé. De fins pétillements de mercure venaient s’agglomérer à la surface de la peau et l’eau sombre sur le fond tiède des mousses, toujours courant, tordait les membres, brassait les bulles, pétrissait la chair. Le jeu consistait à endurer la morsure du froid jusqu’à l’os. Sans hurler.
Souvenir identique dans un torrent du sud de la France…merci ;o)
Ah… souvenirs de l’eau, de l’enfance. Merci de votre lecture
Cette première phrase nous attrape par la curiosité et nous fait lire tout le reste qui est tout aussi beau.
Merci beaucoup pour votre lecture