Comme beaucoup de chozes dans une si petite vie, j’ai essayé de tenir des carnets. J’avoue que la vidéo que j’ai regardé ce matin et « la valise à carnets » m’a pas mal déculpabilisée. Je pensais que j’étais une cancre du carnet, incapable de m’y tenir, en commençant deux ou trois en même temps—mais il y avait une logique !!!—les agrémentant de quelques notes, puis les délaissant les Zuns après les Zautres. N’y revenant quasiment jamais ou en me disant « ah ouais, c’est vrai que j’avais mis ça là…attends…c’est moua qui ait écrit ça ? c’pas si mal…mouais, bon… » et les remettant toujours un peu plus loin, les zécrasant un peu plus à chaque fois de livres non-lus, d’arrosoirs, de toile d’hivernage—faudrait pas qu’y z’aient froid—zet autres babioles d’un temps présent consumé d’avoir été acheté.
Il reste l’ordi. Celui-là date de deux ans. Je viens de lui faire une petite toilette. Mais.
Et là c’est juste le dossier « Doctoral Thing ». Celui qui devrait être le mieux rangé de tous. D’ailleurs, c’est le mieux rangé de tous…si, si. Même là, po tout lu. Ben nan, pas le temps. Par exemple « index-revue-poétique.pdf »…doit être intéressant ça…ben je sais même plus ce qu’il y a dedans. Comme on est là, un petit clic, je reviens…
Qui m’a donné ça ? j’ai bien une idée…il suffirait donc que je m’en serve…mmm…mais à quoi bon puisqu’il faudrait déjà je sois sûre de savoir ou au moins comprendre ce qu’est « la poésie » …voilà certainement ce que je me suis dit en fermant le dossier. Et hop, dans « doctoral thing » et quand je serai grande…
Mais il y a quand même des fichiers que je travaille…toute la semaine dernière je crois bien que j’avais une douzaine de fichiers « mots » ouverts en même temps. Toute la semaine. Dans combien ai-je écrit ? la moitié je dirais. Certains ont eu droit à une phrase, mais comme je n’étais pas sûre du rangement, je les copiais/collais dans plusieurs fichiers.
Je me suis amusé à faire une copie d’écran des fichiers ouverts ce jour, il n’y en a que six…
L’ordinateur, ses possibilités d’enregistrement de la moindre virgule, du moindre espace…le contrôle…je vous jure que j’ai eu un frisson de lettre, là.
Mais.
Pour écrire le #photofictions 9, j’ai juste utilisé une feuille et un stylo. Après je suis passée par l’outil de contrôle et de vitesse.
Pourquoi ? parce qu’à mon sens l’ordinateur, son clavier ou courent mes deux mains et presque tous mes doigts, cette vitesse, ces erreurs corrigées, ces fautes soulignées…mais l’étincelle, non. Ou si rarement, ou si faiblement quand ça arrive que je la reprends du bout du stylo pour lui donner de l’air sur une feuille. C’est là qu’elle grandit, tranquillement, aux souffles, aux battements, dans l’encre et hors l’encre, dans le papier…
J’ai eu ma première Summer School cette été. Je suis arrivée, même pas doyenne, avec mon ordi. Normal. Au bout de 5 minutes de la première conférence, j’ai sorti « mon cahier rouge » dans lequel j’avais pensé à mettre ce papier de brouillon datant des années 50 que mon beau-père pris soin de me donner comme un père aurait donné le plus beau cahier à dessin à son enfant tout juste inscrit dans la plus prestigieuse école de Beaux-Zarts de tout le pays. Je gribouillais, dans tous les sens, je n’ouvrais l’ordi que pour donner des liens que je pensais utiles. Un jour, on me demande un papier. J’ouvre mon cahier rouge, dans lequel je n’avais rien écrit, comprenons nous bien, je n’écrivais que sur les feuilles de brouillon…
‘
« -je sais que c’est là quelque part, attendez… »
Je finis par m’installer au sol et repasse toutes les notes de la semaine en revue, je sais qu’il est là au milieu de. C’est la deuxième fois que je repasse les papiers…
« -ca en fait des notes… »dit-elle avec tant de lenteur qu’on aurait cru qu’elle essayait de remonter le temps.
« -Oui. » répondis-je en tentant de cacher mes feuilles, comme prise d’une honte soudaine et, même pour moua, surtout pour moua, insondable dans son ancrage corporel.
Pendant un autre atelier, je faisais « vraiment » n’importe quoi. Je « gâchais » ce papier, c’était évident. L’animatrice/conférencière/doctorante avait reconnu le papier. Elle s’en offusquait, mais poliment…
« Peut être devriez-vous essayer sur un autre papier… ? »
Et pis quoi zencore ???voulez aussi me prendre le papier ???
Super. Moi aussi j’étais heureux de savoir que les carnets avec trois pages, je n’étais pas le seul. AhAhAhAh comme on écrirait peut-être dans un carnet ou 😂
ai horreur des smileys, suis née en 1976, avait pas le smileys…moua connaître « mots » …et zencore, d’après mon Ancien directeur de recherches…mal.
Zotero? Vous m’insultez…?
…Merci…
J’adore ! et surtout comprends l’autorisation de farfouiller Carnets Carnets en dehors des 480 signes en ordre de comptage, ça me fait un tout beau dimanche à 17h21, alors que j’espère avoir compris la règle, l’autre la grande, et qu’à 18h toute belle sera la collection des carnets révélés. Merci !
De rien, et merci.
merci, c’est riche et plus que riche, bel apport au collectif – pour info : bien sûr rien de rien touché, mais pour la cohérence de la charte graphique et lisibilité d’ensemble, me suis permis (sur l’ensemble de ces 10 premières contributions) homogénéité des titres
Alors mon psy m’a dit du regard que, dernièrement, j »avais pas mal progressé…sur mon pointillisme fôtif, notamment. D’autant que quand je me relis–ouè meme des fois je me relis la guedin–ça me tire une ou deux larmes de sang quand même…donc je pense incorporer au travail de l’hiver quelques lectures ET relectures.
Et alors pour « l’apport au collectif », je pense que ma compagne n’a pas fini de rire…si en plus je lis Proust dans l’hiver et que je sors du canapé, je vais être méconnaissable.
C’est drôle ! Merci merci pour ces ébullitions !!!!
merci, merci.
Ça vie (vit) avance c’est drôle ( tiens je lis totalement inconnu de Gaëlle Obiegly et ça résonne bien avec vos carnets … versus..) merci
connais pô, alors ai cherché, tombée sur https://www.youtube.com/watch?v=x3a5m2QsolU
Y’a quand même des bons côtés zà la modernité…on peut entendre les voix par clic.
A l’air aussi à l’aise que mouè à l’oral, ça fait plaisir, et cette voix…agaçante de naïveté innocente…
“ça résonne bien avec vos carnets … versus..”
ah bah ça, oui…d’autant que je n’ai pas cette voix là. Mais elle “colle” très bien. ‘ffêctivement.
Agacée je suis, merci donc, creuser je vais. Ca gratte toujours, une cicatrice. Mais parait qu’c’est bon signe.
Heureusement je n’ai pas écouté la bande son je n’aurais pas acheté le livre la modernité a les bons côtés qu’on veut .
Au contraire, j’ai intitulé la troisième partie de mon mémoire de Master « la faim de l’innocence », le titre m’est venu comme une évidence. C’est là-dedans qu’il y a.
Il y a …du sentiment d’illégitimité dans la voix. Un malaise à être, là. Un/une interstice qui fait « écho ». d’ailleurs, j’arrête de papillonner et je vais l’écouter jusqu’au bout. Ou au moins encore un peu, faut que j’arrête le masochisme, ça me va pas trop hautain.
(conseil français provisoire des mondialisations – 13 rue d’Enghien-Paris 10° – ces intitulés ravissants) (j’aime bien Tropes aussi) (mais les rangements : je connaissais un type (administrateur civil quelque chose il habitait carrefour Croix Rouge je crois bien (coin Dragon Sèvres Grenelle Four Cherche-Midi) qui rangeait sa poubelle)
Alors j’ai (enfin) cherché et suis tombée sur quelques pépites dont celle-ci: https://www.recim.org/cdm/biblio-fr.htm?fbclid=IwAR3WIbueXr7jkcZw9ZH2mEt5qUcTC2aUnzlEnHeSC82_kPYzHZm37KbSIZo#somme
C’est par Sarrazac que ce papier m’est arrivé entre les mains, je ne l’ai pas connu personnellement, mais mes beaux-parents ont pas mal d’anecdotes, qu’il faudrait que je prenne le temps de noter…pour ceux que ça intéresserait d’entendre les bruits des coulisses.
Sinon rien que le site est à fouiller…j’ai eu la sensation d’une enquête type « retour dans le temps dans l’avenir »…mais il y a encore des mises à jour si j’ai bien vu. Jamais d’accord avec les solutions, mais en général beaucoup plus avec les constatations, quelles que soient les époques, d’ailleurs.
et pour Tropes, j’ai été voir c’qu’y avait d’dans…je me doutais qu’il n’y avait pas grand-chose, en fait c’ets un logiciel d’analyse sémantique téléchargé après que des collègues roumaines, spécialistes en la matière, m’aient finalement convaincue de. Mais jamais utilisé. Pourtant interface qui me ressemble, type windows 97…j’abuse à peine. Pitêtre que. Quand j’serai grande.
relu.et corrigé (x1).
J’ai décidé de ne pas laisser la moindre ambiguïté soulevée tropenl’air, quitte à probablement en surambiguer. Tant pis, faut bien choisir, dis le picotin. Même choisir d’attendre c’ets un choix, dit l’autre picotin.