Sicile C’était le but du voyage, la Sicile. J’étais la seule à avoir mon permis, un frère complice, un frère râleur et faiseur d’histoires. On était déjà à Naples où on devait retrouver des amis du frère compliqué, à la gare.
Plage de Salerne Une plage de sable, la mer, les petits ajoncs qui sortent du sable. Plus tard on irait à Eboli, on avait le temps pour Naples. Je lisais tout le temps. Mes frères avaient fait amitié avec deux gamins venus en vespa nous rejoindre sur le sable. Je me souviens qu’ils avaient trouvé un bébé de pie-grièche qui retenait toute leur attention.
Polizia Ils ont tout volé, ils sont partis, le cri de mes frères. Recherche dans tous nos bagages, toutes les poches, tous les sacs, plus un sou, juste quelques dollars canadiens (le frère difficile rentrait du Canada). Le policier parle allemand heureusement, nous aussi un peu, on ne comprend rien à l’italien. Repassez demain.
Champs de tomates et consigne de verre Pour manger le soir, on vole des tomates dans les champs. On ramasse les bouteilles vides qu’on stocke dans la voiture. Demain on fera de l’argent à la consigne en attendant les copains qui nous en prêteront.
Polizia 2 Ils ont retrouvé les gamins, le grand qui conduisait la vespa et le petit qui jouait, et un peu de l’argent; avec ce qui manque le petit s’est habillé de neuf. On invite les policiers à manger dans une pizzeria avec nous. Ils acceptent.
Gare de Naples Les copains sont là, ponctuels. Retrouvailles, consigne, change. Le cœur n’y est plus, pas de Pompéi, pas d’Eboli, on rentre. La voiture tombe en panne sur une plage de sable, peut-être celle de Salerne à nouveau. Nous n’irons jamais en Sicile. J’ai une photo de mon frère sur cette plage, une des rares qui me reste.
J’adore ! La nostalgie et l’énergie, la déception et les humeurs, tout est juste,
j’adore aussi (il paraît qu’un train fait le tour de l’Etna : il n’est pas trop tard pour découvrir cette île…) (vazy)
Merci à vous deux. je n’ai pas renoncé à aller un jour en Sicile, mais à chaque fois…la dernière fois c’étaient les restrictions covid !
moi c’est Naples, et une fois ça a été jusqu’à payer une chambre sans moi pendant dix jours…
mais là en fait c’est un voyage tout de même, un récit qui embaume la jeunesse et une liberté