On a beau tout prévoir, anticiper le temps qu’il fera, lister les lieux qu’on visitera, imaginer les rencontres et les découvertes qu’on fera et les photos qu’on prendra et même la façon dont on les racontera, le vrai voyage commence quand rien ne se passe comme prévu.
De Châteauneuf-sur-Isère à Montélier en passant par Valence et Chabeuil par l’unique ligne de bus n° 20, pendant une semaine ce fut un vrai voyage.
Le car bondé de scolaires du tout petit matin, tout embué des respirations d’enfants. Les bus du début de matinée et de fin d’après-midi vers les collèges et les lycées, pleins de papotage entre filles et garçons, de retrouvailles et de débuts d’histoires. Les bus presque vides de la mi-journée : des travailleurs silencieux aux horaires décalés, des parents emmenant leur enfant chez le médecin ou à la crèche, des gens allant faire des courses, d’autres pour signer un contrat de travail ou portant un papier (?), tous ceux sans autre moyen de transport qui habitent loin de la ville.
La campagne et la ville traversées dans tout ça, on les voit peu à travers les vitres du bus, les maïs desséchés et les tournesols noircis par la sècheresse, à peine entr’aperçus. Le Vercors au loin ou les falaises de Crussol, pas beaucoup plus. En revanche, on ressent bien les cahots de la route, les gendarmes couchés, les freinages secs, les virages appuyés, les innombrables ronds-points, les rues étroites entre murs d’habitation et voitures garées. Saluons le calme des chauffeurs, femmes et hommes, qui font l’aller et le retour, qui sont du matin ou de l’après-midi et n’ont qu’une pause toilettes en début ou en fin de ligne. Ils aiment qu’on les salue et les remercie et regrettent que ce ne soit pas toujours le cas.
Bonjour Danièle
Merci pour ce voyage dans les bus de cette ligne 20 dans l’Isère et le Vercors.
Bonjour Danièle la plus fidèle à elle-même, j’aime tes déambulations « objectives »
Merci Catherine. On ne se refait pas, même si le réel m’étonne toujours et ne correspond rarement à ce que j’attendais.
L’universel de cette traversée du bus 20 est la. Elle donne une impression de familiarité. Les chaos, les bosses dominent la saisie des détails des cultures : trace de réalité. Merci pour ce trajet !
Merci Nolwenn. Il m’a rappelé tellement de parcours d’enfance et d’adolescence, moi qui ne prends presque plus jamais le bus.