Le visage c’est comme répondre

Le visage c’est comme répondre à une question les yeux baissés un chagrin en réponse. Je ne me souviens plus du visage de l’oubli. Et une photo l’objectif braqué sur visage quand le visage est absent. En l’absence d’elle les yeux baissés pour protéger sa fragilité. Elle ne sait pas.

Est muette l’extrême délicatesse de l’oiseau tête en l’air toute en haut la tête toute en haut invisible je ne sais pas qui je crois être depuis éternellement

silence comme maintenant tout naturellement fait silence

un signe d’air ça se dessine c’est la mère comme quand maintenant tu la vois dans la cuisine attendre sa fille comme apparition de rêve de porcelaine comme chinoise dans une cuisine high tech comme cognée

ancienne

souvenirs de Paris la première fois Paris capitale de la France le bal au café place de l’Opéra Yvette Horner

comment j’étais avant ? avant mes rides, machine à café ? couteaux ? gâteau ?frigo ? carrelage ? table ? chaise ? rien pas d’objet qui réponde à la question tout est irreconnaissable VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE ! VISAGE LA RÉPONSE À LA GRANDE QUESTION !

C’est la fille. Visage La Réponse tire sa tronche au mauvais moment, moment long de bouchons cogitations en l’habitacle de la Mercedes Céline Dion Sonia La Réponse Le Visage révolté par lui même honte imperméable à toute faiblesse (et ses problèmes) tristesse et la question de la mort

MAIS EST-CE QUE PERSONNE NE SE LA POSE LA QUESTION JE VOUS LE DEMANDE

quelle question ? je ne sais pas, personne ne l’a posée, quelle question ? sa mère meurt ? Alzheimer ? une place en EPHAD ? quelle question ?

et quel est ce sort que l’on jète aux vieux pour qu’ils soient morts ?

les vieux bientôt morts visages de l’oubli visage de l’oubli moi la fille je vais le fixer une bonne fois pour toute même si je l’oublie même si c’est un mur que je dresse entre elle et moi, les morts ne sont pas morts ou si ? comme ma mère, elle est morte ma mère? non ou si ?

Je suis morte ma fille.

Je ne sais pas quoi faire. Visage La Réponse visage jeune encore et belle

Elle est belle ma fille.

C’est pourtant elle, la fille-l’histoire-n’est-jamais-finie. Elle assume son héroïsme de vitalité à succès. Elle l’assume, les vivants sont pires que les morts. « Alive » comme elle dit, comme c’est écrit dans son bureau au sommet de Google France.

Ailleurs autrefois dans la campagne landaise on élevait des canards.

Comme avant toujours elle réclame l’espoir au visage de sa mère parce que « je peux mieux faire » ? « Je peux mieux faire », au travail, c’est important, oui ma chérie c’est bien.

À l’apparition en courant d’air de la fille dans la cuisine, visage de gratitude.
Ce que la mère dit : Tu m’avais manqué. J’ai mis les poubelles à la poubelle. Et mon sac ici. Merci de tout. Et pour le taxi, c’est cher…

Elles s’aiment

A propos de Michel Nonhnon

Bonjour à celui qui lit bonjour