Un violoncelle posé là silencieux fondu dans le décor pauvre carcasse abandonnée au néant condamné au mutisme toute musique abolie ravalée avortée ses quatre cordes inertes son archet endormi il gît là en haut de l’armoire dans son étui/linceul il se tait solitaire et taciturne son imposant silence emplit la pièce d’un nuage sombre comme une valse triste que nulle oreille n’entendra jamais il attend espère peut-être et rêve qu’une main experte le sorte de son long sommeil pour que la vie résonne à nouveau que l’air vibre et s’enchante de sa voix chaude et puissante que souffle enfin la mélodie radieuse du printemps ressuscité.