Je me penchais sur le rebord du bassin et regardais tous ces petits poissons colorés. Ils étaient beaux et semblaient heureux. Je commençais à les compter mais me perdit vite dans mes calculs, c’était trop difficile! Alors je partis faire un tour du côté de l’imaginaire et me mis dans la peau d’Aquaman, l’homme qui dompte la mer. Je nageais à vive allure puis me mettais debout sur mon char composé de deux poissons, j’étais le roi de la mer et personne ne pouvait m’en empêcher même pas cette fillette . A l’attaque! A l’aide de mon trident je chassais ces mains répugnantes qui tentaient d’attraper mon peuple marin. Mais ma mère me sortit vite de mon imaginaire en m’appelant d’une voix stridente.
Hé, hop ! Un bout de pain pour moi hé, hé! J’étais le meilleur à ce jeu-là. C’était le moment où plus rien ne compter à part moi. Mes camarades m’enviaient mais j’étais tout simplement plus rapide. Oh non, la dame c’est en allée, le jeu est terminé. Bon c’est vrai j’avais quand même bien manger alors j’entrepris de faire des petits tours pour digérer. Mais la pluie se mit à tomber et les petits étaient effrayés. Cependant ce n’était pas à moi de m’en occuper. Mon rôle était de guetter afin de voir si une nouvelle humaine voudrait bien jouer.
Ah qu’ils sont beaux ces enfants jouant au chat et à la souris. Il fût un temps où je jouais comme eux et j’aimais qu’on me regarde courir telle une lionne sur sa proie. L’enfance parait loin mais elle n’est qu’à porter de nos yeux finalement. Quand mon petit Antoine m’a demandé si j’avais eu une vie heureuse, je lui répondais « oui car nous vécûmes enfants et nous fîmes des heureux. »