La famille remonte le sentier qui mène au chalet. La famille, deux adultes et deux enfants que peu de mois séparent. C’est l’hiver. La neige est partout. Ils avancent lentement. A hauteur d’un des derniers virages, elle, c’est la fille, décide qu’elle va couper. Elle se souvient. On peut couper la dernière boucle pour accéder plus rapidement à la prairie. Elle les prévient. Elle se sépare du groupe et part à l’assaut du talus qui lui fait face. L’avancée est difficile. Chaque pas pèse dans la neige. Elle avance le nez au sol. Elle ne voit que les branches basses des sapins, des épicéas. Elle avance happée par le blanc. Ne se retourne pas. Gravis dix, vingt mètres peut-être. Elle ne sait pas. Elle ne compte pas. Pourtant peu à peu, elle s’aperçoit que rien ne ressemble à rien, et ce n’est pas du seul fait du voile de neige qui uniformise tout. Elle ne se reconnait pas. Elle se tourne vers le bas, mais ne distingue plus le chemin. Il faut bien l’admettre, elle s’est perdue. Ils ne sont plus là. Seule, désorientée dans un nulle part blanc. Alors elle se plante là et se met à crier. Elle appelle : Papa !
bienvenue, et bravo pour ce cap du 1er article !
un grand merci François bon !