Le sentiment de reprendre son souffle, le regard se reposant sur les lignes d’horizon, sur le sentier, sur le chemin, sur la route, sur un banc, sur la surface de l’eau, sur les glycines, sur le sol bitumé, sur la terre, sur les épines de pin éparpillées, sur les écorces, sur les mousses, sur la pouzzolane, sur l’herbe fauchée, sur le lierre, sur le gazon synthétique, sur les tracés des gymnases, sur les couloirs des stades, sur les églantiers, sur les quartz, sur les passants, sur les feux rouge, sur les angles de trottoirs, sur les voitures bigarrées, sur la foule, sur le rapace au loin dans le ciel, sur les nuages orageux, sur les fumées des manifestations et des cheminées d’usine, sur les poignées des transport en commun, sur les pages des livres, sur les reflets des rivières, sur le vol des éphémères, sur une danse, sur la brume accrochée aux arbres, sur la neige éblouissante, sur les traces d’oiseaux et de renards, sur les branches en travers, sur le papillon s’enfuyant au vent, sur les champs de blés, sur les landes parsemées de murets, sur les ardoises, sur les cartes dépliées.
Le sentiment de reprendre son souffle de bas en haut en bas en haut ça bat la chamade ça tient tout dans la cage thoracique dans le ventre dans les alvéoles l’extérieur et l’intérieur se brassent de si près qu’on aspire à se perdre sur une ligne de crête, dans des odeurs de pierraille, de thym, d’herbe sèche, de gaz d’échappements, de sueur, d’humus, d’eaux vives et d’air printanier.
Le sentiment de reprendre son souffle sentiment de l’avoir encore échapper belle sentiment de liberté persillée dans les limites assignées de soi se regrouper se rassembler reprendre ses esprits (où étaient-ils partis ?) reprendre pied pour pouvoir s’élancer encore.