Le sentiment d’agression, le sentiment ni recto ni verso, le sentiment ni dedans ni dehors, le sentiment panoptique, le sentiment KO, le sentiment débordant, le sentiment retourné comme un gant, le sentiment partout, le sentiment nulle-part, le sentiment rétrécissant réduisant mijotant infusant érodant, explosant, le sentiment cogneur chaos débris ruines, bloqué dans ton coin, le sentiment malade, miné, minable, exposé nu sous les quolibets pleuvant hurlant ricanant tapant des pieds, le sentiment rentre-dedans ta peau tes yeux tes oreilles tes muscles tes os, le sentiment tout à fait imposant, sa longue langue puante de sentiment charriant étalant creusant ta honte sur son dos, ses visages de plénitude profératrice, les masques jouisseurs du sentiment d’agression, les crache-mots féroces du sentiment, sa corne d’abondance, ses planètes pâles ou rubicondes en orbite sur ton crâne, le verbe toujours certain, son autorité de sentiment, sa vérité de sentiment, sa prophétie de sentiment incontestable, les regards satisfaits du sentiment gluant, jubilants de haine, se nourrissant s’enflant s’exaltant, les regards du sentiment tournant quêtant les rires d’approbation et ses effets, s’embrassant à pleine bouche, la molle moue charnue des lèvres jouissant éructant puisant poussant des remous de mots, charriant des troncs de phrases sur des fleuves boueux à berges baveuses, le sentiment de très longtemps de très loin de très profond, le sentiment d’une moisissure, une saleté envahissante et increvable, une bête multiple et multiforme, une saloperie de sentiment d’agression attaquant s’infiltrant sapant de tous côtés rongeant de tous bords, une infection de l’intérieur invisible, un pus et son miel, un réseau de galeries souterraines, une crevasse où se soulève sans trêve le poitrail du monstre noir, sans mémoire ni oubli.
emportée( dévastée) C’est fort. Merci Jacques