#versuneécopoétique #02 | Le recycleur de ses carnets

Le carnet « Think green » était prévu pour l’invention d’outils. Mais des outils, on n’en invente pas tous les jours et puis il arrive un moment où on ne se rend plus compte qu’on invente peut-être, en tout cas on ne note plus ses inventions. Mais on peut noter ses sorties d’artiste errant, chaque soir à se poser sur la placette du méandre, à laisser venir l’impro, sans être sûr d’avoir inventé à la fin mais avec toujours de quoi noter sur les conditions, la météo, les instruments d’accompagnement et surtout la résonance perçue du grand platane…

Le carnet bleu de l’aéroport de Bologna avait été offert par Elena et Luca, aussitôt dédié à la consignation des heures « blu dipinto di blu » de la vie, pas forcément trouvables, pas forcément consignables sans scrupule. Alors, au bout de quelques années de carnet figé, autant lui redonner vie en consignant le bleu des réactions des personnes qui passent et réagissent aux improvisations de la placette du méandre…

Le carnet à couverture de liège avait été donné par Beate –danke schön– exprès pour l’organisation du séjour à Vienne. Mais une fois notées les correspondances de train, quelques indications d’hôtel au cas où et bien sûr les notes prises sur les moments remarquables du séjour, une fois ceux-ci vécus, il est resté bien des pages, inaugurées lors d’un stage pour expérimenter le théâtre des alternatives et poursuivre sans doute après, au fil des pages restantes.

Un carnet-répertoire à couverture plastifiée aux mosaïques de divers tons de bleu n’avait jamais été entamé. Il fut le compagnon d’un long voyage en train à travers la Belgique, l’Allemagne, le Danemark, la Suède et la Finlande. Il conserva ses entrées alphabétiques. Il donna l’occasion d’inventer un autre ordre des notations de voyage, pas l’ordre chronologique mais alphabétique, avec des mots-clés venant s’accrocher aux pages selon leur initiale.

Un agenda à couverture molletonnée avait été donnée par celle qui ne s’en servait pas, en recevant tellement à la saison d’attrape-fête… Il fut d’abord utilisé pour les amorces retenues au jour le jour pour les divers chantiers d’écriture en cours, jusqu’au 31 janvier où la partie éphéméride s’arrêtait. La partie réservée aux notes fut alors utilisée pour les premiers soubresauts d’un projet natif.

Un autre agenda avait été pour être le bête agenda d’une année, celui devant retenir les choses à faire, les rendez-vous à tenir. Un don de libraire le détourna de ce destin-là. L’agenda de la librairie tenait mieux dans le sac du quotidien que l’autre. Le premier agenda, l’acheté, fut alors promu au rang de conserve-exceptionnel : les rencontres avec Boke , nfulaη, mon jumeau. Comme elles étaient assez rares et aussi pour cela exceptionnelles, il tourna même sur plusieurs années, jusqu’au jour où

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