En bas plus bas au fond la pente abrupte, de l’herbe haute jusqu’aux genoux, des sauterelles par surprise. Derrière le rideau de saules, de pins, de chênes verts rabougris le torrent, nom de lieu « Petit Torrent », dévalant ruisselant sur les rochers, les pierres, les cailloux, ruisseau coulant. Les pieds dans l’eau glacée, les pieds sur les cailloux pointus juste de l’eau courant à la cheville, les pieds sur les blocs à peine recouverts chauffés au soleil, les galets gris ronds plats, les galets doux, la dalle lisse chaude large plate repos allongé possible un lézard filant dessous, traces des dytiques glissant en diagonales rapides sur la surface dans le creux calme de la petite bassine à l’eau claire le lit de sable jaune au fond. Des branches flottant décomposées, un tronc d’arbre tombé en travers, un barrage de pierres accumulées comme pont entre les rives, des sandales posées sur la plage de graviers gris, marcher en équilibre de pierre en pierre. Gouttes, éclaboussures, fracas tranquille de cascades minuscules, une feuille se noie dans le tourbillon. Passage d’un nuage sombre, l’ombre éteint la gaieté.
Très fortes sensations à la lecture de ce torrent de mots. Superbe !
Merci Muriel, votre sentiment de l’été qui approche procure lui aussi un tourbillon de sensations.