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Sur la commode, le panier en osier. Une petite corbeille de forme ovale, large de vingt centimètres, haut de dix environ, je ne l’ai pas mesuré, c’est à vue d’œil. Une anse haute, très fine et presque cassée en son milieu. Le panier est peint de trois couleurs, en bandes horizontales. Du haut vers le bas : une bande large verte, une bande vieux rose, plus étroite, une autre bande étroite, rouge et enfin une bande large verte, la partie haute du panier n’est pas peinte. Il est vide, il ne sert à rien, il est posé sur un autre panier en osier, une sorte de large assiette jaune et violette.
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Le panier (la corbeille ?) est ici, en transit, posé là. Ce n’est pas sa place, il n’a pas de place encore. Il est rescapé d’un déménagement. Ma mère avait dans cette maison une collection de petits paniers en osier (en rotin ?), récupérés tout au long de sa vie. Sur chaque table, on en trouvait un ou deux, dans chaque recoin. Ils servaient à y mettre tout un tas de petites choses qu’on ne sait pas où mettre, ou ranger, parfois aussi des choses qu’on hésite à jeter, des bouts de plastique, de métal, des boulons qui devaient servir au montage d’un meuble, mais on ne sait plus lequel, alors on les garde dans le panier avec des piles, des boutons, des stylos, des trombones, des vieilles gommes, une boite de cachous Lajaunie. Si celui-ci est aujourd’hui sur ma commode, c’est presque par superstition. Pas possible de m’en séparer.
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A quoi servait ce panier ? Dans la catégorie des paniers, il y a les paniers de rangement, les paniers à fleurs, paniers à dragées, panier à pain, panier à provision, panier à linge, panier de pique-nique, panier de pêche, panier de jardin, hotte. Sa forme laisse à penser à un petit panier de cueillette, de récolte. En vannerie, on peut utiliser du rotin, de l’osier, du bambou, du châtaignier, du noisetier, de la paille, du jonc, du roseau, du chêne, du frêne, du bouleau, du tilleul. Revoir cette grande boutique d’objets de vannerie à Rémilly-sur-Lozon, dans la Manche, cette femme seule, plusieurs centaines de mètres carré remplie d’objets tressés. C’est la cinquième génération de vanniers dans cette entreprise familiale. Ils résistent mais n’y arrivent plus avec le plastique et le rotin synthétique importé de l’étranger par la grande distribution. En France, la vannerie devient rare.
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L’osier, c’est la pousse d’un an d’une souche de saule. Il existe plus de 350 variétés de saule en France. Il faut trois ans pour obtenir une oseraie. On fait des boutures avec l’osier de la récolte précédente, on les enfonce dans le sol et au printemps l’osier pousse pour atteindre de 80 cm à 3.5 m en été. On le récolte l’hiver. La vannerie tressée utilise deux brins flexibles (ou plus) entrecroisés appelés respectivement montants (éléments passifs formant la structure) et brins de clôture (éléments activés qui maintiennent la structure). Dans cette classe de vannerie très répandue en Europe, on distingue la vannerie à montants en arceau et la vannerie clayonnée, dite « à montants parallèles », comme le panier mandelette.
C’est un objet inconnu mais familier, connu depuis toujours, posé sur cette table pendant plusieurs décennies. Ce n’est pas lui qui compte finalement, c’est où il était, ce qu’il a contenu, toutes ces années, ce qu’il a vu de nous.
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Sur la commode, la petite corbeille en osier, récupérée du déménagement. Une petite corbeille de forme ovale, large de vingt centimètres, haut de dix environ, une anse haute, très fine et presque cassée en son milieu. Le panier est peint de trois couleurs, en bandes horizontales. Du haut vers le bas : une bande large verte, une bande vieux rose, plus étroite, une autre bande étroite, rouge et enfin une bande large verte ; il est vide, il ne sert à rien. Maman en avait plein d’autres, partout, chez eux. Sur chaque table, on en trouvait un ou deux, dans chaque recoin. Ils servaient à y mettre tout un tas de petites choses qu’on ne sait pas où mettre, ou ranger, des objets en transit, parfois aussi des choses qu’on hésite à jeter, des bouts de plastique, de métal, des boulons qui devaient servir au montage d’un meuble, mais on ne sait plus lequel, alors on les garde dans le panier avec des piles, des boutons, des stylos, des trombones, des vieilles gommes, une boite de cachous Lajaunie. Je l’ai gardé par superstition. Je ne sais rien du panier, finalement, est-ce bien de l’osier, est-ce qu’il vient d’une vannerie de la Manche ou d’ailleurs, une des dernières qui résistent maintenant, je ne sais pas quelle est la technique utilisée pour le tresser, je ne sais pas combien il a coûté, ou on l’a acheté et quand. Je ne sais rien du panier mais pourtant c’est un objet familier, que je connais depuis toujours, que j’ai toujours vu sur cette table pendant plusieurs décennies. Ce n’est pas lui qui compte finalement, c’est où il était, tous ces petits objets qu’il a contenu. Il a cette place chez moi depuis quelques mois mais ce n’est pas une vraie place, il est en transit, lui aussi. Je ne sais pas très bien quoi faire de lui.