Combien de temps déjà que des mots se déposent sur des carnets, des bouts de papier, des feuilles de papier, des cahiers, des fichiers informatiques…
Depuis le jour que l’auteure de ces mots a poussé la porte du château de la ville d’Angers après avoir lu une affiche annonçant un atelier d’écriture.
C’était en…
Les dates se mélangent mais les écrits aussi.
Sur la table de travail, l’ordinateur et ses fichiers bien rangés… ceux des ateliers du vendredi matin qu’il faut expédier le jeudi suivant… ne pas oublier. Il y a aussi les autres fichiers pas vérifiés, pas corrigés, pas envoyés, pas… envie de les finir, de les retrouver, de les modifier. Garder le premier jet. Et puis c’est tout.
À gauche de l’ordinateur, des feuilles où sont notés les mots des ateliers animés pas encore recopiés, des cahiers… entiers en attente… en souffrance des mots. Des cahiers dont des pages ont été arrachées parce que recopiées, tapées. Des cahiers vierges en attente…
Ne pas oublier la colonne Billy pleine de carnets, de classeurs, de feuilles, de cahiers couverts de mots oubliés qu’il faudrait revisiter pour se souvenir, peut-être rouvrir des plaies, remettre ses pas dans des phrases sans queue ni tête ou trop vraies.
Il y a aussi la cagette de rates, vide de ses pommes de terre mais pleine de cahiers offerts ou achetés sur un coup de tête ou de folie. Des cahiers-carnets cousus main, agrafés, brochés. Des carnets-cahiers sur lesquels jamais des mots n’oseront se poser car souvenir d’un artiste trop tôt disparu. Quinze jours après ce cadeau. Impossible d’y écrire. La boîte déborde. Les ranger, les caresser… lequel deviendra le prochain ?
Celui à spirales et fleurs roses, celui broché avec une belle poule rousse, celui… et encore celui-là où il est écrit « confiture de fraise » et cet autre… et celui-là…