Immergé dans l’infini océan il a connu les vents contraires, le va-et-vient violent des vagues et des marées changeantes. Pénétré par le sel des jours, il a flotté à la lenteur de l’onde jusqu’à l’instant improbable où, drossé sur la côte, il a noué le sable mouillé au soleil ardent, empreint de la mémoire du large et de l’éclat des paysages lointains. Odin aurait créé les premiers êtres, Ask et Embla, dans un bois flotté. Ce fragment, posé sur la table blanche du jardin se souvient-il de ce temps ? Cristallise-t-il le bruissement des continents et le vol blanc des oiseaux du grand large ? A la naissance du jour il me murmure le chant des sirènes, les courbes d’une forêt aux mille couleurs flamboyantes et le geste primitif oublié. Parfois il sème ses cristaux de sable au souffle éolien, remonte à la surface des histoires entre terre et mer, des fragments de liens et de rencontres, comme une offrande. Il flotte terrestre désormais, corps et esprit tout à la fois.
Quel doux texte à lire au réveil, j’embarque avec bonheur et rêves
Merci beaucoup. Il a été difficile à écrire. Qu’est ce qu’un objet ? Tout peut être objet. Ton commentaire me fait du bien, me rassure. Merci
Un très bel objet. Merci !
L’écriture fait sentir la patine du temps.
Merci d’avoir pris le temps de le lire. Mes textes ont toujours un rapport avec le temps. Je n’arrive pas à m’en défaire.
Quelle belle trouvaille, ce genou… j’imagine la forme de ce bois flotté et j’aime la douceur et l’histoire qu’il raconte.
Il a dû voir tant de vagues et d’horizons ! Je suis jalouse de son voyage 🙂
Belle approche poétique et subtile d’un objet qui ne dit pas son nom, si ce n’est dans le titre. Dépaysant et lointain, puisant dans les racines du temps. Quel beau voyage !
Merci Zoé. J’ai tellement eu de doutes et fait tant de listes avant de me lancer dans l’écriture, poussée par l’échéance posée par François !
Oh, quel texte si beau ! Et quelle vie a vécu cet objet !