Delhi. Le ciel gris dépose des particules sur la peau les bronches étouffent sous les klaxons des rickshaws. Ici on marchande quelques centimes qui font les repas là. Les ventres grouillent d’épices et ne peuvent retenir l’effusion d’un nom touristique donné au vide. Udaipur. Les sodas au petit-déjeuner des enfants aux yeux brillants tendent les mains et s s’agglutinent aux corps étrangers. Couchés au sol sur des nattes dures le sac à dos côté raconte des journées noyées dans le flux constant des villes sous gasoils. Jodhpur. L’œil taquin, la main habile, un singe chipe ce qu’il voit, un éléphant entravé monté par des sourires blancs parcourt le même chemin indéfiniment. Il paraît que pour l’obéissance le fer cingle les peaux. L’œil larmoie-t-il? Agra. La pluie festoie sur les capes et le Taj Mahal dit l’oppression femme a défaut du cadeau mâle certifié marbre. Un mausolée pour fondre un corps. Bikaner. Le sari rouge cache son visage. L’homme seul admis à la liberté. Ils disent les intouchables sont des sous êtres on y pense puis oublie comme une simple condition culture à absorber et l’indignation ? Jaisalmer. Des enfants courent dans le sable, une chèvre morte conserve ses poils son cri accompagne chaque bouchée. Je m’enfermerais bien en ashram à Goa pour méditer l’infame dit l’absente.
Je me dissous dans le sable autour c’est l’open tout consommable je m’en veux la plage ces kilomètres de kérosène ces peuples services sur plateau mais je prends cheveux épars lunettes et paille en plastique jetée en mer que je parcours masque et palme pour quelques kilomètres dans un bain lagon de ceux qui jouissent à peu de frais œillères visées front. La crème sur ma peau à l’eau étouffe les poissons. Ces corps gras ne manquent de rien se prélassent un sourire satisfait accroché aux joues et je plonge dans des mots de voyages privilégiés que seul ceux qui peuvent racontent. Je n’entends pas la dictature chuchotée. L’exotisme a un goût de mayonnaise importée. Un bikini rose marque les fesses parfaites le cours de pilates sangle les chairs au goût mâle. Les magazines sont fiers de trôner l’esthétisme occidentale dominant un rôle à chacun et le tour joué sans cesse renouvelées les arrivés blancs succèdent au bronze. Le sourire prend l’avion. Un lendemain de vacances des pas parcourt les quais du métro et ne voit pas la boule sol qui claque de froid aux pieds pressés le bruit prend au corps et oublie liant. Et de faim certains enfants pendant que l’abondance se jette all inclusive gosiers assoiffés grand trop à avaler. Haïti, République dominicaine, Tunisie, Cuba, Indonésie chaque puissance son coin de paradis détaxe privilégié.
heureuse de te retrouver avec ce texte, fort
tu nous as accoutumés à des textes forts, alors c’est ce qu’on attend en venant vers toi en oubliant tout de la proposition consigne…
merci Jen
Merci Francoise, oui la consigne… me dépasse souvent mais le point de départ vif m’attrape. J’aime pour ca les ateliers de Francois. Il ne m’entrave pas mais me pousse!
oh Jen merci ! comme Françoise suis reconnaissante de te retrouver là, tes mots, ton regard, cette fange du monde dont tu extraies l’essentiel, merci.
Merci Gwenn de me lire toujours avec enthousiasme. C’est si doux!
Très fort une fois encore. Merci.
Merci Betty. J’ai eu un passage un peu vide de mots mais je reviens!