#voyages #prologue | Ce fut / Ce serait

Ce fut Prague, les rues de couleurs et ce nom : Franz Kafka.

Ce fut l’île de Skye, la falaise au corned-beef fouettée de pluie.

Ce fut Bruges, la valse des verres et ce nom : Rochefort 12.

Ce fut Kunming, la cohue souriante qui ne dit jamais non.

Ce fut Nantes, ces quatre hommes qui se sont levés sous la pluie.

Ce fut Polokwane, autre cohue, autres sourires et ce chant : le vieux chalet.

Ce fut l’Isle-aux-Coudres, en route pour l’ours et ce chant : ordinaire.

Ce fut le Piton des Neiges, la course perdue, le brouillard vainqueur.

Ce fut Copenhague, autre cohue, autres rires, et ce nom : Ariel.

Ce fut Paris, la ville sans montagnes pour l’arrêter.

Ce fut un pays nommé Swaziland et n’en être jamais revenu.

Ce serait Carthage, la toujours à détruire, la toujours à reconstruire.

Ce seraient les îles Sous-le-Vent, les îles qui s’envolent, les rêves engloutis.

Ce serait Tombouctou, le sable-ville, le désert façonné, la lointaine.

Ce serait Hambourg, où danser est interdit.

Ce serait le Popocatepetl, l’ivresse éteinte qu’un mescal rallume, et ce nom : Lowry.

Ce serait la Kolyma, charroi d’or et de corps, et ces millions : sans nom.

Ce serait le lac de Côme, rêverie romantique d’amours absolues.

Ce serait Jérusalem, la ville-lamentations et la ville sœur : Varsovie.

Ce serait Varsovie, la ville-révolte et Jérusalem, pourquoi ?

Ce serait sur la lune, ils ont marché, nous y courrons.

Ce serait l’Amérique dans les rêves de l’enfant au livre d’Amérique.