On entre sur le territoire pastoral, la circulation est très réglementée dans ces espaces sauvages. Le garde de la réserve rappelle qu’il est interdit de marcher hors des chemins balisés. Il porte une plaque de police mais l’écusson précise « police de l’environnement ». On est loin de l’asphalte quand même, on se tient prêt pour les animaux, les cabanes, les torrents, les fruits, les fleurs et les sommets.
La route en contrebas du village d’Aulon
Elle n’est pas évidente à trouver car on voit en réalité deux chemins. On voudrait prendre celui qui monte puisqu’on doit s’élever à 1800 mètres. Le bon chemin est plat, on aurait pu voir la pancarte avec le doigt pointé en rouge.
Les granges de Lurgues
Le village est pittoresque mais qu’on ne s’attende pas à voir des vaches ou des brebis pointer leur tête d’une étable. Les maisons proposent tout le confort du monde moderne, même le réseau est performant. On est à 1400 mètres, prêt pour quatre cents mètres de dénivelé (tranquille).
Le sentier ombragé en sous-bois
Il est annoncé sur le plan comme « agréable », ce qui est vrai. Mais les bousiers qui gisent les pattes en l’air sont mauvais signe selon le garde ; ils s’empoisonnent avec les excréments pollués des troupeaux.
Le chemin à gauche
On évite aujourd’hui, à cette heure, en plein soleil, le chemin qui monte à droite vers l’Arbizon, à 2830 mètres. C’est une autre promenade. Me renseigner là-dessus (en partant tôt).
La cabane d’Espigous
Disons plutôt la maison avec son crépi beige et ses panneaux solaires. On aperçoit au bord du chemin des traces de pneus. Le berger traverse la zone d’estive en 4×4.
Le territoire pastoral
Parcouru de ses mille cours d’eau qui abritent les saxifrages dorées en panicules rameuses. Prendre quelques notes pour reproduire ce petit univers bucolique au jardin.
Les courtaous
Il faut savoir que ce sont d’anciens enclos à bestiaux avec couloirs de traite. Les lézards des murailles s’affolent entre les pierres chaudes.
Les murets de pierres sèches
Quel travail de chien pour assembler ces blocs à la main, une autre version du Tetris, avant l’avènement des iron men. L’altitude grise mais c’est le temps ici qui est vertigineux.
La cabane de l’auloueilh
Ce refuge datant des années 80 a été construit à partir des ruines de huit petits abris de bergers. On est à 1853 mètres. Pourtant, c’est l’odeur rance des pièces mal aérées qui assaille d’abord puis les graffitis sur les murs en brique grise qui blessent la vue. Plus personne à l’intérieur mais le livret d’or des randonneurs en mission touristique trône au milieu de la table. Vivement qu’on reparte sur les mousses gorgées d’eau du plateau, à saute moutons entre les ruisseaux.