Une dame se demande pourquoi deux personnalités très différentes ont eu la même vision d’une ville violette. Ces deux personnes étaient sur le quai d’une gare, au même moment, sans se connaitre. La première était un homme, faisant une correspondance, il changeait de train ; la deuxième, un autre homme, mais un mendiant, qui tuait le temps dans un abri-voyageur juste à coté. Et c’est une autre dame, qui était là, une voyageuse elle aussi, par hasard entre les deux, qui lui a rapporté la situation. Cette autre dame qui était là n’avait pas beaucoup bavardé avec le mendiant, un peu repoussée par son aspect, mais elle prit le même train que l’homme voyageur. Sur le moment elle avait cru que le mendiant était un peu ivre, car il s’était levé brutalement en criant « violet ! », « violet ! ». Perplexe, mais le train arrivant, elle n’a pas cherché plus avant, jusqu’à ce que, se trouvant assise dans le train à coté de l’autre homme, et celui-ci apparaissant très troublé, lui disant que tout était violet dans sa pensée, cela l’interpela. Elle voulut revoir le mendiant, mais le train était parti. Inquiète d’être sollicitée par cet homme troublé, elle jeta impulsivement un regard autour d’elle, constatant qu’elle n’était pas seule, et surtout qu’il y avait d’autres femmes, elle se sentit un peu rassurée. Bien plus tard, cette dame s’adressa à la dame, car celle-ci était photographe, celle-là cherchant un photographe, pour savoir s’il n’était pas possible d’avoir une photo de la ville coloriée en violet. Elle dit que l’homme voyageur revenait d’un petit voyage familial à Aix-en-Provence, se souvenant d’un parcours en bus urbain un peu compliqué, et d’un cheminement en périphérie commençant par un petit centre commercial et se terminant à proximité d’un haras. Mais, se disait cet homme, et aussi la dame à qui il a raconté son histoire, et aussi la dame photographe à qui la dame a raconté, sa vue et son esprit étaient plus certainement troublés par ses fréquents voyages en mer, ainsi que sur la Lune, attesté par tous les noms lunaires de villes qu’il connaissait. Du coup elle eut soudain l’impression d’être en compagnie d’un possible extraterrestre et, se raisonnant, elle se dit que la meilleure solution était de chercher une photo du paysage urbain tout violet, était une réalité à laquelle il était bon de s’accrocher. Avec une photo on pourrait se rendre compte. Elle demanda à son amie photographe. Son amie photographe l’écouta, perplexe à son tour, et une fois seule, et de la perplexité de l’une à l’autre, elle se mit à réfléchir pour savoir comment faire. Donc il y avait deux hommes : l’un, mendiant, l’autre qui racontait ses histoires de Lune. De la Lune, elle se dit que le plus fiable était somme toute le mendiant. Elle se raconta qu’elle pourrait en rencontrer en gare d’Aix ?… Trop loin, trop compliqué. Elle se souvient que sa commanditaire lui avait raconté que, en entendant l’homme voyageur décrire sa vision violette, une autre femme dans le train l’avait regardé… et elle avait un corsage violet. Peut-être… raconter le voyage par ses vêtements, et un vêtement qu’on n’a jamais mis pendant le voyage, et une tenue simple, normale, pantalon et corsage violet.
perde délicieusement dans cette presque étrangeté souriante et l’adresse avec laquelle sommes manipulés