Glisser, rebondir, en lenteur. La Lune, demain, tout à l’heure. Comment sera mon corps ? Comme ça ? Plus bas, il se compressera ? Se placera plus léger sur la pointe des pieds ? Se déplacera dans la moindre pesanteur. Tourner la tête et essayer de voir comment le corps tournera. Relève l’épaule derrière et ramasse l’épaule devant, mon ventre se place en diagonale et la posture enchaine une rotation. C’est ça ? Sans doute non, mais peut-être. Ne pas oublier la suite, pour la valise. La suite, retour sur Terre, non, sur mer, tirer des bords en voilier vers l’ile d’Houat. Nécessite équipement spécial, bottes. Et tout à la gite. Tout penche : poser un verre sur la table et il tombe ; penser à prendre des rechanges. Comment vivre penché et mouvant comment garder une idée de la verticale et tenir ? S’entrainer déjà sur la Lune ? Voir la mer de la Tranquilité ? Si le concept peut se concrétiser. Relever une épaule, se ramasser pour se défendre des faiblesses de la pesanteur, entamer la rotation flottante, le bateau sur mer de la Tranquilité à la gite, me tenant fermement à des prises de l’habitacle. Et qu’y a-t-il après ? Le reste du voyage. Penser à tout dans la valise. Après, j’irai voir des amis vers Angers. Prendre fringues correctes. Cacher les bottes ou les montrer pour animer la soirée. Se composer mon authentique personnage. Sourire de venir de la Lune et d’Houat. Vite aller vérifier le sourire, que dit le miroir ? Dents, ok, pas retrousser trop les lèvres. Ne pas tirer les yeux, ouvrir les globes franchement, les amis aiment. Venant de la Lune mon visage se montrera encore un peu léger, venant de la mer encore un peu buriné du sel et de la gite. Le miroir dit pas mal. Partir en voyage dans le miroir ?… Non, mettre tout ça dans la valise et se poser au lit la nuit me dira si j’ai pensé à tout.