Le couteau à beurre

C’est tout petit, très mignon en fait. On croirait un accessoire pour enfants au départ. Un mini-couteau d’une dizaine de centimètres au total et dont la lame s’élargit pour dessiner un léger ovale. Avec lui, plus de biscottes écrasées, martyrisées sous une énorme couche de beurre, non-diététique de plus. L’inconvénient : il est tellement minuscule qu’il se perd dans les tiroirs à couverts, même bien rangé avec tous les autres couteaux auprès desquels il pourrait d’ailleurs paraître ridicule. Et au moment d’étaler son beurre sur le pain, avec le café destiné à se réveiller, il a tendance à se dissimuler, à disparaître, le traître .Alors du coup, on en achète plusieurs de différentes couleurs, jaune, bleu vif, rouge orangé ou rouge tout court. Mais il se perd quand même. Dans la vaisselle pas faîte du dernier soir, sur le plateau de l’apéro où il a servi à couper le saucisson car on finit par s’en servir pour tout, de ce petit là. La marque qui le fabrique- Laguiole, qui n’a pas besoin de publicité- l’a conçu avec une lame capable de trancher les morceaux de pain les plus durs, le cantal vieux de plusieurs mois, toutes les charcuteries qui ne prennent leur vrai goût qu’avec le temps. Le couteau à beurre, je vous le dis, l’essayer c’est l’adopter.