Lavez ô pluies nos pensées inutiles, futiles, dangereuses, qui encombrent nos esprits et nos coeurs torturés. Lavez nos doutes, nos déraisons, nos égarements qui nous mènent loin de nous mêmes. Lavez nos peaux, nos peurs, notre sueur. Lavez nos heures perdues, nos vies sans but, nos rêves non achevés. Lavez ô pluies le poids que nous portons, le poids du tout et celui du rien, lavez nous de nos pesanteurs qui plombent notre clarté et nous laissent chahutés. Lavez nos fatigues, notre superficialité, nos arrogances et tout ce qui nous rend inhumains. Lavez notre inconstance, nos oublis, nos refus, nos envies de ne plus dire oui. Lavez à grandes eaux notre mort qui s’immisce dans nos coeurs desséchés, nos habitudes quotidiennes et nos ennuis. Lavez nos morts que nous créons. Lavez, lavez, ô pluies…
Lavez, il fallait oser et tu as eu raison d’oser, bravo.
Hello Laurent, j’ai été transportée par Saint John Perse –
Merci pour tes mots, la bise.
On approche la prière (sans l’aspect religieux) et ça donne un élan ressassé, qui tourne en rond, d’où émane une force centrifuge. J’aime beaucoup.
Merci Jean Luc, j’ai lu le repas du tigre, bien chaloupé celui-là aussi en terme de force centrifuge – le prédateur cherchant, tournant autour de sa proie – tout de suite les images sont venues. A bientôt.
« Lavez nos morts que nous créons. » Je la fais mienne cette phrase.
Très beau !
Merci Chère Héléna, ce texte m’a échappé des doigts comme s’il s’écrivait seul. Je fus très inspirée par Saint John Perse comme dit plus haut à Laurent. Baisers.
« ce texte m’a échappé des doigts », comme j’aime la formulation, justesse de l’image
en effet on te sent emportée par un rythme auquel tu fais confiance, il
t’emmène et nous embarque
Bravo