Juste DEVANT le grand arbre qui n’est pas venu par hasard DEVANT l’enfant avait ramassé le marron avec son germe de trois centimètres plante-le papa plante-le DEVANT le juste là oui le grand enfant est mort l’arbre a grandi il a soif l’arbre pas l’enfant dans l’urne DEVANT pas loin elle l’a déjà rangé une fois pas l’urne son fils DEVANT la pluie avait abimé la colle du couvercle DEVANT non dessous le couvercle l’urne avait été fixée à l’envers sur la dalle bizarrerie jamais encore remarquée en voulant l’arranger son fils- cendre est tombé sur la dalle DEVANT elle tout doucement dans ses mains a rassemblé tout en lui parlant DEVANT tu vois ton corps entier ce petit tas que je vais garder ou engloutir je voudrais remettre DEVANT la marche arrière tu n’es pas parti DEVANT tu n’es pas mort tu vas me toucher l’épaule doucement comme tu le faisais DEVANT ton père ne l’a pas su alors comment DEVANT oser récriminer oublier quoi figée DEVANT tout le contenu de ton propre corps excuse-moi tous ces échecs répétés DEVANT le désastre pas de répit d’arrêt de pause on n’a plus DEVANT le bouton pose pardon pas sûr d »exister elle a osé le prendre lui parler elle a ressenti une trace de bonheur quand elle l’a porté juste un instant sa tête est embrouillée pourquoi il parlait peu pourquoi il était mal elle le revoit elle tremble pleure tout seul il est ce petit tas impossible de faire ça ton corps entier tout quoi je le remets dans le creux de mes mains ne m’en veux pas attention je te tiens bien DEVANT j’y met toute ma tendresse pour toi encore un peu de cendre là je rattrape ce que je n’ai pas su faire avant tiens vois-tu j’ai fini DEVANT regarde DEVANT allez allez tu as encore à faire DEVANT toi regarde un peu plus haut l’arbre a soif il fait très chaud et tout autour beaucoup de béton de ciment de rues goudronnées en ville cette chance d’avoir DEVANT cet arbre tous les jours DEVANT les rues où passent des jeunes sur leurs motos à faire des roues arrières DEVANT ou sur leurs quads tonitruant DEVANT tout près en frôlant les gens et les voitures ils nous empêchent de penser à tout ce qu’il y a à faire aller de l’avant DEVANT les yeux tout le temps et puis si je l’avais DEVANT moi non il est mort l’arbre continue de grandir il tremble sous l’orage ce tremblement toujours j’aurais du bien avant DEVANT lui j’aurais du lui parler et si j’avais DEVANT et par dessus tout compris et si et si échecs encore échecs et quelle porte de sortie pas de porte de sortie allez debout DEVANT les autres grands enfants vivants là sidérés encore déglingués avec un grand trou dans le ventre.