Il y’a cette tour, et il y avait la tour. Elle était la tour, le château, car une tour pouvait être un château, il fallait la traverser de part et d’autre, d’est en ouest, le plancher avait disparu au deuxième étage et l’escalier continuait de l’autre côté pour accéder au sommet, il ne restait alors que la possibilité de marcher ou d’avancer doucement à quatre pattes sur une planche étroite au dessus du vide – le vide se remplit de ce que l’on grandit en soi – soudain au milieu de la planche l’impossibilité de continuer plus loin et en même temps de retourner en arrière, immobile, suspendu, le souffle coupé, les articulations ne répondaient plus.
La file d’attente devant cette tour et son parking plein à craquer, l’impossibilité de revenir en arrière, il faut voir l’intérieur, revenir sur les lieux de la découverte du vertige, bien qu’il ne soit plus autorisé, le passage à la caisse vous le garanti, toutes les précautions ont été prises pour votre sécurité, vous devez surveiller vos enfants, des recommandations aux publics cardiaques, aux femmes enceintes à cause de la raideur de l’escalier, le plancher a été restauré, comme si nous y étions morts. Basket aux pieds et chapeaux sur la tête les touristes attendent leur tour.
On préfère le vertige d’antan au à la fadeur d’aujourd’hui, et vos paragraphes nous le disent, une peu haletant le premier,et le second avec cette adresse qui veut vous sauver malgré vous, un second paragraphe dont le narrateur s’échappe en toute fin, alors que dans le premier il y est encore,
En effet, pieds nus et en short. Plus tard, il est en basket aussi mais ne porte pas de chapeau et a secrètement conscience que beaucoup d’enfants sont tombés au champs d’expérimentation.
Merci Catherine.
Très bon, l’idée qu’autrefois on prenait moins de précaution, mais il fallait un sacré culot pour aller sur cette planche. Rien que d’y penser, ça me donne le vertige !