Caché dans le paysage sous la ghillie des pensées le groupe est articulé il fait chaud il faut faire attention aux éclats le télémètre calcule le village à 1278 mètres pas de vent où sont-ils en face ils passent et filent comme une lueur qui s’en va où sont-ils avec leurs armes avec leurs couleurs j’espère qu’ils ne nous voient pas Dub a préparé la rupture de contact les trois équipes sont prêtes j’espère qu’Amaury est concentré ile le faut les jambes tirent des trois nuits de marche étoilées et mon corps se tord des fourmis qui le tourmentent ces fourmis sont légions jusqu’ici mon âme est concentrée où sont-ils et qu’ont-ils fait pour que ma lunette les cercle dans le passé les empêchant d’avenir je ne les louperai pas je ne loupe jamais j’espère que Val’ va bien je dois rentrer dans deux semaines elle m’attend je la serre si fort dans mon esprit que je vais bien finir par lui broyer le coeur je n’aime des retours que le souvenir et des départs les promesses je ne rentre pas encore j’ai soif je ne bouge pas je ne bouge pas depuis seize heures j’ai faim une barre de céréales dans ma poche où sont-ils ils ne sortent toujours pas Dub dit dans la radio qu’il en a plein les couilles qu’on est encore là pour rien il a peut être raison rien ne bouge en face c’est toujours le même village les mêmes chèvres la même chaleur le pick up fonce sur nous ils sortent ça tire je suis calme je ne me précipite pas ce n’est pas la première fois je suis le manuel première explosion le gaz me sèche la gorge je riposte rupture de contact deuxième explosion des tirs ma radio est tombée j’entends rien à part la fumée les vibrations je tire rupture de contact Dub est devant ils les tirent vers l’extérieur SORTEZ Alpha est sortie Bravo est sortie Charlie est sortie toutes les équipes sont dehors c’est moi je cours quelques pas quelques mètres quelques images quelques souvenirs quelques pas quelques moments pas de futur les murs s’écroulent la lumière ombre s’impose puis la nuit.